Un groupe soutenant la contestation en Iran a réussi à pirater une chaîne de la télévision d’État. Une image en feu de l’ayatollah Khamenei a été diffusée.
IRAN – “Le sang de nos jeunes dégouline de tes doigts”, pouvait-on lire en bas de l’écran.
Une chaîne de la télévision d’État iranienne a été interrompue pendant quelques secondes, ce samedi 8 octobre au soir, après avoir été piratée par un groupe soutenant la contestation en Iran.
Lors du journal télévisé, ils ont diffusé une image du guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, entouré de flammes et marqué par une cible au niveau de son visage.
En bas de l’écran, les photos de quatre femmes tuées lors des dernières manifestations dans le pays ont été diffusées ainsi qu’un message : “Le sang de nos jeunes dégouline de tes doigts”. “Il est temps de ranger tes meubles (…) et de te trouver un autre endroit pour y installer ta famille à l’extérieur de l’Iran”, peut-on lire sur un autre message accompagnant les photos.
Le bilan de la contestation s’alourdit
L’Iran est secoué par des protestations depuis la mort, le 16 septembre dernier, de Mahsa Amini, une jeune femme kurde iranienne de 22 ans.
Elle est décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
L’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a fait état d’au moins 95 morts dans la répression des manifestations depuis le 16 septembre.
Selon un dernier bilan iranien donné fin septembre, environ 60 personnes ont été tuées dont une dizaine de policiers.
La cyberattaque, qui a duré quelques secondes, a été revendiquée par un groupe se faisant appeler Edalat-e Ali (La justice d’Ali) qui a appuyé le mouvement de contestation, le plus important en Iran depuis les manifestations contre la hausse des prix l’essence en 2019.
Plusieurs médias en persan basés à l’étranger ont partagé une vidéo montrant la cyberattaque. À la fin de la vidéo, on peut voir le présentateur du journal télévisé l’air crispé, les yeux fixant la caméra.
En Iran, l’agence de presse Tasnim a confirmé que la télévision d’Etat avait “été piratée pendant quelques instants par des agents anti-révolutionnaires”.
Maderpost / Tf1info / Julien Moreau avec AFP