Tout ça pour ça ! Une amnistie pour ramener les pestiférés à Dakar Arena, non sans profiter, de l’opportunité que les députés de l’opposition et la relative majorité s’empresseront de voter en masse, pour les extirper de la vadrouille judiciaire, mais aussi pour tirer d’affaires, des cadres et ministres qui auront baladé, entre temps, leurs mains boulimiques dans les deniers publics.
Voilà ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups.
Tant pis pour notre théorie de l’éthique à géométrie variable. Tant mieux pour notre théorie de l’équité à deux balles.
L’action raisonnée de recouper les intérêts de l’heure sera sauve et tout ce beau monde sera d’accord.
Elle est belle notre morale. Opportuniste et situationniste à souhait, comme aime à me le rappeler l’ami Serigne. On ne se défait pas aussi facilement de son ADN.
Mieux, chez nous, on le reprogramme, l’installe indéfiniment dans le disque dur social, que nos politiques, à qui on n’apprend pas le formatage, convertissent en contentieux électoral, pardon en divergences politiques, pour codifier leur logiciel que notre presse, orpheline d’éditos et avide de téléchargement, viralise à son tour, à coups de calambours incompréhensibles.
De la pure tautologie politique.
Sur ce registre, nos référentiels basiques, ne s’accommodent d’aucune percée. Nous reproduisons le même schéma et donc les mêmes erreurs qui nous font perdre un temps fou.
Pour dire les choses, franchement, si c’était pour arriver finalement à une amnistie aux fins électoralistes, le Macky aurait pu nous faire l’économie des procès couteux de Karim Wade et Khalifa Sall, et du tintamarre médiatique qui n’a pas fait une bonne presse à notre pays.
Mais bon, le bissap est tiré, il faut le boire. L’exilé sera bientôt à Dakar, sans risque de faire un détour à Caisse de dépôt et de consignation. L’ancien khalife de Ndakaru pourra se compter parmi les partants de la présidentielle en 2024, au même titre que la Mimi new look qui a envoyé promener BB yakaar, et aussi El Phénoméno Sonko l’homme à abattre ainsi que tous les autres qui se déclareront, une fois que le Macky aura cédé le passage.
On voit de là l’embouteillage sur Roume, ainsi que les nombreux accidents de parcours occasionnés par le parrainage.
Nous voilà partis pour dix-sept mois de sabar bu tass, loin de talata nder.
Ainsi est aussi notre génie. Celui qui sait comment remettre les choses à l’endroit après avoir bâti des châteaux en Espagne.
Quand je vous disais vendredi dernier que la politique est une affaire de grands et de reconversion. Le Macky en partance, ne me laissera pas mentir.
Maderpost / Charles Faye