Barthélémy Dias, maire de Dakar à la faveur des locales du 23 janvier dernier, risque-t-il de retourner en prison, comme l’a requis le 2 mars dernier Mme Fatou Omar Ndiaye, procureur de la République au terme d’un procès à grande vitesse au cours duquel il fut pratiquement le seul à comparaitre ?
POLITIQUE – La réponse sera connue mercredi 21 septembre si le délibéré n’est pas renvoyé à nouveau. Pour rappel, la procureur de la République avait requis 5 ans de prison ferme contre le tout nouvel édile de la ville pour une affaire remontant à décembre 2011.
Fixé à novembre 2021, puis repoussé parce que sa programmation avait été faite au moment où Barthélémy Dias était investi tête de liste de la coalition Yewwi Askan Wi, le procès en appel attendu depuis plusieurs années s’est déroulé le 2 mars devant la 3e chambre du tribunal correctionnel de Dakar.
Procès qui faut-il le rappeler avait été plié en une journée en dépit de l’enjeu que représentait la condamnation à une peine de prison ferme du nouveau maire de Dakar, par ailleurs lieutenant de Khalifa Sall et opposant au régime du Président Macky Sall, comme le soulignait alors Jeune Afrique.
Entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Les législatives ont eu lieu, avec un score inattendu pour la majorité qui a perdu 43 sièges sur les 125 qu’elle comptait à l’issue du scrutin du 31 juillet dernier.
Pire, Mimi touré, ancienne Première ministre, a largué les amarres et pris ses distances, faisant même croire qu’elle pourrait passer du statut de tête de liste à celui de députée indépendante si bien entendu elle venait à démissionner du groupe parlementaire de la majorité présidentielle étriquée.
Enfin, l’adresse à la nation du chef de l’Etat vendredi dernier, à quelques heures de la nomination du Premier ministre, Amadou Ba, et membres du nouveau gouvernement, dont partie clouait au pilori le comportement répréhensible de certains députés, dont Barthélémy Dias, n’est pas sans nourrir des supputations.
En tout état de cause, le maire devra être édifié mercredi si son procès n’est pas reporté à une date sine die. On voit mal en effet, le tout nouveau gouvernement aller sur des charbons ardents, quand bien même l’Exécutif et le judiciaire seraient deux pouvoirs séparés.
Pour rappel, des « nervis » ainsi qualifiés par Barthélémy Dias avaient attaqué la mairie de Mermoz/Sacré-Cœur en décembre 2011. L’un d’entre “eux”, Ndiaga Diouf, sympathisant du Parti démocratique sénégalais de Me Abdoulaye Wade alors au pouvoir avait perdu la vie par balle.
M. Dias avait fait usage de deux armes à feu. Mais l’enquête, notamment la balistique, n’avait pas établi que le projectile provenait de ses armes.
Barthélémy Dias avait été condamné une première fois en 2017 pour « coups mortels », il avait écopé de deux ans de prison dont six mois ferme. Une peine qu’il avait déjà purgée en 2012, au lendemain des faits, après avoir été placé en détention provisoire.
Maderpost