Pile, je te lynche, face tu agonises, der, je te filme, me délectant de ta mort que j’exhibe sur les réseaux sociaux, tribune de mes démons et pulsions refoulées.
N’es-tu pas un agresseur ? Qu’il y en ait un de moins où est le problème ?
Ce d’autant, que la nouvelle tendance, le lynchage à mort, est décrété par une justice populaire au verdict sans appel. La présomption d’innocence, elle ne connait pas. Elle condamne et exécute. Sans rémission. Est passée par là, la désacralisation d’une justice ternie par des discours parfois irresponsables, fragilisée par une gouvernance souvent en porte-à-faux avec les vertus et valeurs républicaines.
Quand personne ne respecte sa parole, quand on ne tient pas ses engagements, quand des égos surdimensionnés peuplent les prises de paroles, quand les institutions sont banalisées, se généralisent le cynisme et le sadisme.
Notre société matérialiste, inconsciente de ses mutations, empêtrée dans ses contradictions, s’éloigne de l’idée de la cité, dont l’action policée régente ses murs pendant que ses gens d’armes sécurisent ses contrées.
Mais pourquoi évoquer Platon, Socrate ou encore Aristote ? Sont-ils sénégalais ? La vie de luxe, on ne connait pas. A part ceux qui sont nés avec une cuillère en or dans la bouche, ou alors des fonctionnaires et ministres véreux habitant des palaces à rendre jaloux un secteur privé tirant les investissements par la queue.
Nous connaissons par contre la rurbanisation. Des villes de bétons sans espaces verts et assainissements. Dans lesquelles nous consolidons la fracture sociale et immolons notre fameuse et révolue téranga enviée de tous.
Les situations de désespoir font légion. Les armées de migrateurs irréguliers hantent l’Atlantique. La violence s’érige en dogme dans les travées des navetanes. Les suicides se multiplient. Les holocaustes familiaux alimentent les médias étrangers. Les drogues de synthèse libèrent les mœurs.
Les déviances et transgressions des normes sociales prospèrent. Le populisme trouve un terreau fertile, dans un champ magnétique de mouvement criminels, servis par des jeunes sans éducation et formation qui plus est sont livrés à la pauvreté, au chômage, à l’alcool, la drogue, l’indifférence et pour finir à l’exclusion sociale. Les réseaux sociaux s’éclatent.
Et pourtant, nous avons tout pour offrir aux jeunes un monde meilleur. Ce ne sont pas des terres agricoles, des mines, de l’eau, du soleil qui manquent. Il nous faut juste transformer nous-mêmes nos ressources pour créer des valeurs-ajoutées plus significatives, á fort impact social.
Mais faut-il encore faire de l’économie le moteur de la révolution sénégalaise, chez qui la violence deviendra un luxe parce que personne n’aura son temps.
A défaut de nourrir l’empathie, la bienveillance, la solidarité, c’est avec revolver que roulerons, écrivant nos chroniques sous la sonnerie aux morts.
Charles Faye]]>
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