Entre le marteau de l’inflation quasi généralisée des prix de consommation et l’enclume des résultats très décevants des dernières élections législatives, le président Macky Sall semble aujourd’hui contraint d’abandonner son projet de troisième candidature en perspective de 2024. 2024 – Le Sénégal a vécu hier, mercredi 24 août, sa troisième semaine d’affilée sans Conseil des ministres. Rendez-vous hebdomadaire du chef de l’Etat avec les membres du gouvernement consacré aux affaires d’Etat, le Conseil des ministres prévu à l’article 42 de la Constitution. Organisée au Palais de la République sous la présidence du chef de l’Etat, cette rencontre est le cadre solennel d’échange et de délibération sur certaines questions relatives notamment aux textes de portée générale, aux décrets, aux projets de lois, aux ordonnances, aux nominations des hauts fonctionnaires pour lesquels une délibération du Conseil est nécessaire et au suivi également de l’état d’avancement des activités gouvernementales de même que la situation internationale. Seulement, depuis le 3 août dernier, les réunions de Conseil des ministres ne se tiennent plus sur décision du Président Macky Sall. Le Sénégal se trouve ainsi privé de ce cadre stratégique de coordination des affaires de l’Etat alors que le pays traverse de graves crises liées aux inondations, à l’inflation quasi généralisée des prix dans plusieurs secteurs de la vie économique qui ont fini d’affecter pas mal de Sénégalais. Tout simplement parce que le président de la République, Macky Sall, tarde à mettre en œuvre sa décision de remaniement du gouvernement qui va consacrer le retour du poste de Premier ministre dont la loi a été votée en procédure d’urgence depuis le mois de décembre 2021. Quand les législatives remettent les cartes à zéro C’est un secret de Polichinelle : le retard noté dans la nomination du nouveau gouvernement est lié à des calculs politiciens du Président Macky Sall. Avec la déconvenue historique de sa coalition lors des législatives du 31 juillet 2022, Macky Sall est aujourd’hui plus préoccupé par le profil de son prochain chef de Gouvernement que celui des membres de son équipe gouvernementale. Car, à force de manœuvrer pour se donner des chances d’une troisième candidature en 2024, le Président Macky Sall semble être aujourd’hui pris dans son propre piège. Donc, obligé de remettre aux calendes grecques son projet de troisième candidature qui avait poussé son prédécesseur Me Abdoulaye Wade à quitter le pouvoir par la petite porte. En effet, avec la réintroduction du poste de Premier ministre dont la loi a été adoptée en procédure d’urgence depuis le vendredi 10 décembre 2021 par l’Assemblée nationale, Macky Sall est aujourd’hui contraint de composer avec des camarades de parti qu’il avait jetés en pâture lors du dernier remaniement ministériel de novembre 2020. Il s’agit entre autres d’Aly Ngouye Ndiaye, Amadou Ba, El Hadj Oumar Youm et même Aminata Touré. Écartés du gouvernement à la surprise générale lors de ce remaniement ministériel du 1er novembre 2020 qui a consacré le retour d’Idrissa Seck et de son parti, Rewmi, dans le camp du pouvoir, ces ex-bannis de la République souvent cités comme de sérieux candidats à la succession, sont devenus par le concours des circonstances liées aux résultats des dernières législatives, les derniers remparts sur qui le régime actuel est obligé de s’appuyer s’il tient à terminer les dix-huit mois qui nous séparent de 2024. Seulement, le véritable casse-tête chinois est de savoir lequel d’entre eux, Macky Sall, doit choisir pour diriger le prochain gouvernement sans que cela ne sape l’unité de sa majorité en place. En effet, entre Aly Ngouye Ndiaye et Amadou Ba, il est évident que personne ne voudra se ranger derrière l’autre surtout en cette dernière ligne droite vers la prochaine présidentielle. Après avoir largement remporté son département de Linguère lors des législatives, l’ancien ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique va s’attendre à une récompense à la hauteur de son exploit. Dans ce cas, seuls deux postes pourraient répondre à ses attentes : la présidence de l’Assemblée nationale ou la Primature. De l’autre, l’ancien tout-puissant ministre des Finances, Amadou Ba, coordonnateur de la coalition au pouvoir à Dakar s’attend également à une telle récompense. Souvent présenté comme le principal artisan des victoires de la coalition au pouvoir dans la capitale depuis sa descente dans l’arène politique sur instruction du chef de l’Etat en 2016 lors du référendum, Amadou Ba qui était présenté pour diriger la liste de Benno Bokk Yakaar est certainement prêt à tout sauf une troisième humiliation. Il en est de même pour Mimi Touré, tête de liste de la coalition au pouvoir aux dernières législatives sans oublier le maire de Thiadiaye et ancien ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Me El Hadj Oumar Youm. Maderpost / Sud quotidien]]>
à la une
- Les questions politiques dominent la livraison des quotidiens
- Prise en charge du sida, 2.416 personnes recensées à Kaolack
- Incendie du Marché central de Thiès, plus de 200 points de vente consumés par les flammes (responsable)
- Afrobasket 2025 (Q), le Sénégal domine le Rwanda
- DSC, Moustapha Diakhate en position de garde à vue
- Sénégal-Russie, entretien téléphonique entre Diomaye Faye et Poutine
- Sandiara, un gang de voleurs de motos Jakarta démantelé
- Biennale, ABV apporte sa touche « Quand l’Afrique nourrit le monde »