Enfin, Benno Bokk Yakaar tient sa majorité absolue. Le bon vieux Pape Diop, ancien maire de Dakar, ex-président de l’Assemblée nationale et du Sénat, a rejoint le QG pour éviter à notre pays de vivre un blocage institutionnel.
Nous voilà ainsi tirés d’affaire et sauvés in extremis du naufrage auquel nous destinait un peuple immature, ignorant le sens de la responsabilité des acteurs politiques, qui ne le suivraient pas dans ses enfantillages.
De toute façon, faute de s’appuyer sur une Assemblée nationale, dont la “configuration n’entravera en rien l’action présidentielle”, le Macky aurait été emmené à gouverner par ordonnance, pendant dix-huit mois.
Autrement dit, cela aurait été pareil si les électeurs avaient décidé d’une cohabitation, en donnant par exemple 100 sièges à l’opposition.
Dites-moi que je ne rêve pas et que je ne suis pas non plus à Jamel Comedy Club. Du poil à gratter, je veux bien, mais de là à me prendre pour un singe de compagnie. Quand même pas.
Sans manquer de respect à notre Pape, dont la carrière politique est l’une des grandes curiosités, au point d’en être énigmatique, son exil dans le Macky était un secret de polichinelle. Sauf que ce n’est pas aussi une raison, pour lui en vouloir.
Deuxième personnalité du pays, dans l’ordre protocolaire, sous l’ère de père Wade, le sextagénaire peut bien se retrouver sur le perchoir, avec l’expérience qu’il a, pour calmer le turbulent GMS de Yewwi. Ce d’autant, qu’il ne nourrit aucune ambition, sinon celle d’accompagner le Macky, jusqu’à la fin de sa mission, comme il l’avait dit pour Wade père.
Tata Mimi ne va pas aimer.
Pour être honnête, je ne vois pas pourquoi, on s’en plaindrait. La démarche du pape est logique. Bébé Y tient sa majorité. Et sa pioche n’est pas finie, surtout que nous filons vers une Assemblée nationale de transition.
L’aventure parlementaire coupant court en 2024, à quoi bon se faire du mauvais sang.
Les plus intelligents, ce sont ces 60% d’abstentionnistes. A quoi bon voter, quand le président peut gouverner par ordonnance et aussi longtemps qu’il le veut (18 mois pour le Macky). Deux ans après la mise en place d’une nouvelle législature.
J’attends les explications farouches de nos spécialistes du droit. Les champions de l’interprétation.
Cela dit, nous ne sommes qu’au début des alignements d’intérêt, des répartitions de postes clés, tractations et accords politiques. Sans compter l’élection à bulletin secret, du président de l’Assemblée nationale, celles moins secrètes des vice-présidents, des présidents de commission, plus ou moins négociées, sous l’arbre à palabre des groupes parlementaires, non loin des guichets des traitements salariaux, auxquels ne sont pas indifférents les non-inscrits. Je ne sais même pas pourquoi je ne suis pas scandalisé.
Ce qui me siphonne, ce sont ces étudiants de l’IAM qui se sont fait la malle en France. Sans compter cette histoire dantesque de Dantec. Ce pays part en vrille.
Charles FAYE
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