Selon Reporter sans frontières, la proportion de journalistes tués dans des pays considérés en paix et lors des manifestations est en hausse.
RSF – «Si le nombre de journalistes tués sur les terrains de guerre continue de diminuer, de plus en plus sont assassinés dans des pays en paix», pointe le rapport annuel de Reporters sans frontières (RSF), publié ce mardi. En 2020, 50 journalistes ont été tués dans le monde. Un chiffre stable par rapport aux 53 journalistes tués l’an dernier, «malgré la réduction du nombre des reportages du fait de la pandémie de Covid-19», précise l’organisation, qui a réalisé son décompte entre le 1er janvier et le 15 décembre.
La proportion des assassinats tendrait à augmenter : c’est 84% des victimes en 2020, contre 63 % en 2019. «Certains ont été tués dans des conditions particulièrement sordides, notamment au Mexique et en Inde, où des journalistes ont été décapités, coupés en morceaux ou tués à coups de machette», détaille le rapport. Les journalistes d’investigation sont particulièrement visés. Dix d’entre eux ont été «délibérément éliminés» pour leurs enquêtes sur des cas de corruption locale ou de détournement d’argent public, quatre sur la mafia et le crime organisé. Trois autres ont été tués alors qu’ils travaillaient sur des sujets liés à des questions environnementales.
Manifestations mortelles
Depuis 2016, les journalistes meurent également de moins en moins dans des zones de conflit. En 2020, plus des deux tiers (68%) des professionnels tués l’ont été dans des pays dits «en paix». Le Mexique reste le pays le plus meurtrier avec le décès de huit journalistes cette année, suivi par l’Inde (4), le Pakistan (4), les Philippines (3) et le Honduras (3). Autre nouveauté : couvrir une manifestation est de plus en plus mortel: sept journalistes ont été tués dans ces conditions en Irak (4), au Nigeria (2) et en Colombie (1).
Dans la première partie de son bilan annuel, publiée mi-décembre, RSF avait recensé 387 journalistes emprisonnés, «un nombre historiquement haut». L’organisation avait pointé une «une augmentation de 35% du nombre de femmes journalistes en détention arbitraire». Et avait relevé un effet pandémie avec l’apparition au printemps d’un «pic non négligeable de violations de la liberté de la presse», favorisé par «les lois d’exception ou les mesures d’urgence adoptées» dans la plupart des pays. En France, le mois de décembre a été marqué par de très fortes mobilisations contre la loi dite de «sécurité globale».
Maderpost / Libération
Un commentaire
en effet, les journalistes doivent faire face aux risques psychosociaux et physiques d’une profession soumise au stress à la fois de la rapidité et de la qualité de l’information à délivrer, aux dangers des déplacements fréquents, notamment en zones de conflits armés, ou proches de catastrophes ou d’accidents, d’attentats ou relatifs à des faits divers dramatiques ……: voir Les risques professionnels des journalistes : https://www.officiel-prevention.com/dossier/formation/fiches-metier/les-risques-professionnels-des-journalistes