Le rythme de progression de l’inflation s’est renforcé dans les pays de l’Union, en liaison notamment avec la hausse des prix des composantes «Produits alimentaires » et ceux des composantes «Transports » et «Logement ».
BCEAO – Selon la Bceao, repris par LeJecos, le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 8,5% en août 2022, après une réalisation de 8,1% le mois précédent. L’accélération du rythme de progression du niveau général des prix est essentiellement imputable à la composante « Produits alimentaires » qui a contribué pour 6,4 points à l’inflation totale et, dans une moindre mesure, aux fonctions « Transports » et « Logement», qui ont contribué respectivement à hauteur de 0,7 point de pourcentage et 0,6 point à l’inflation totale.
Le niveau élevé des prix de la composante « Alimentation » est en lien, d’une part, avec le déficit de l’offre locale. La Bceao souligne que la faiblesse de l’offre a été combinée aux difficultés d’approvisionnement des marchés, induites par la persistance des crises sanitaire et sécuritaire. D’autre part, elle est liée à la baisse de 13,3% de la production céréalière de l’Union au cours de la campagne 2021/2022. Les chocs externes liés à l’envolée des cours internationaux des denrées alimentaires importées par l’Union (+37,0%) et à la poursuite de la dépréciation de l’euro face au dollar (-15,5%) en août 2022, après -14,2% un mois plus tôt accentuent le renchérissement des produits alimentaires.
D’après notre source qui poursuit, la progression sur un an des prix des produits alimentaires sur les marchés de l’Union a atteint +20% pour les céréales, suivie des huiles (+18%), des légumes (+13,5%), du sucre (+13%) et de la viande (8%). S’agissant de la composante « Transports», la hausse des prix découle du renchérissement des services de transport en lien avec le relèvement des prix des carburants à la pompe. En effet, dans le sillage du redressement des cours mondiaux de pétrole brut, la hausse des prix à la pompe de l’essence atteint 38,6% au Togo, 22,3% au Mali, 22,0% au Burkina, 19,5% en Côte d’Ivoire, 18,8% au Bénin, 15,6% en Guinée-Bissau et 14,8% au Sénégal, à fin août 2022 comparativement à la même période de 2021.
Quant à la fonction «Logement», les tensions enregistrées sont imputables à la hausse des prix du pétrole lampant et des combustibles solides, plus particulièrement du bois de chauffe et du charbon de bois. Le renchérissement du pétrole lampant est observé au Burkina (+41,1%), au Bénin (+36,6%), au Togo (+28,4%) et au Sénégal (+16,2%), renseigne le journal de l’économie.
En ce qui concerne le bois et le charbon de bois, les tensions sont relevées au Burkina, en Guinée-Bissau, au Sénégal et au Togo, en raison de l’accroissement des coûts d’acheminement vers les grands centres urbains. Le taux d’inflation sous-jacente, calculé en excluant les prix les plus volatils, est ressorti à 5,6% en août 2022, après une réalisation de 5,1% en juillet 2022. Cette évolution est en lien avec la hausse des prix de certaines denrées alimentaires, notamment les farines (+18,9%), les huiles (+17,8%), les légumes secs (+13,8%), le sucre (+13,1%) et la viande (+8,2%). «Au total, les tensions sur les prix de ces denrées alimentaires expliquent 59,1% de la hausse de l’inflation sous-jacente. Quant aux produits non alimentaires inclus dans l’inflation sous-jacente, les tensions concernent notamment les services de transport et de loisir », explique la Bceao.
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