Deux émigrés sénégalais, une femme Yaye Maye Diouf et un homme El Hadj Boubou Ndiaye, décédés récemment à Bergame, en Italie, ont été mis en terre dans un le cimetière musulman de la ville, ce vendredi à Bergame, en présence de leurs familles, a appris Maderpost auprès de l’enseignant coranique Oustaz Abdoul Saer Guèye, fils du célèbre El Hadj Moustapha Guèye présentateur de l’émission religieuse « Tontu bataxal » sur RTS, il y a quelques années.
NECROLOGIE – Selon la source de Maderpost, El Hadj Boubou Ndiaye est décédé des suites d’une longue maladie. “Il est allé se reposer. Il était très malade et a beaucoup souffert. Dieu a fait ce qu’il y a de mieux pour lui. Il a été enterré en présence de ses fils qu’il avait fait venir en Italie en 2009, dont l’aîné El Hadj Ndiaye qui a veillé comme nous au respect du rituel musulman de l’enterrement de son père ce matin avant 10H00, juste après celui de la femme”, a dit M. Guèye.
Yaye Maye Diouf est également décédée à Bergame, quelque deux semaines plutôt chez elle. Selon M. Guèye, l’ambulance a mis du temps à se rendre chez elle après son appel de détresse. “C’est vrai qu’elle était enceinte, mais personne ne peut dire qu’elle est décédée en couche. Personne n’a cette information. Par contre avec la situation actuelle rendue très compliquée par le coronavirus, il est difficile de disposer des services médicaux. C’est très compliqué”, a souligne Oustaz Guèye.
La famille, dont Pape Oumar Diouf le frère ainé de la femme, a assisté à l’enterrement, a indiqué Abdoul Saer Guèye, ajoutant que leur père est “aussi décédé quelques années plutôt Bergame, mais a été enterré au Sénégal”.
Selon l’enseignant coranique qui a étudié le droit islamique au Maroc, c’est la première fois que deux Sénégalais adultes sont enterrés en Italie.
“Des enfants ont été enterrés à Bergame et ailleurs en Italie, mais pour les adultes, c’est la première fois. Cela n’a pas été évident, il a fallu discuter avec les familles. Les corps ne pouvaient plus être gardés dans la morgue. Et nous ne pouvons pas nous en remettre seulement aux avions cargos. Les rapatriements des corps sont devenus difficiles depuis la fermeture des frontières aériennes. Par ailleurs, c’est difficile avec les avions cargos, parce que les échanges commerciaux entre l’Italie et le Sénégal ne sont pas aussi dynamiques pour ces avions cargo fassent des navettes quotidiennes entre les deux pays. L’autre chose importante à savoir est qu’on peut être enterré là où on est mort. L’islam ne l’interdit pas. Les gens ne savent pas, c’est tout !”, précise M. Guèye.
D’après lui, 5 Sénégalais décédés depuis quelques jours, voire semaines, sont gardés dans des morgues à Bergame.
“Pourtant, j’ai assisté la semaine dernière au cimetière musulman de Bergame à la mise en terre d’un couple marocain mort des suites du coronavirus, un Pakistanais et des jeunes d’une autre communauté”, renchérit M. Guèye.
Le cimetière musulman dans lequel ont été enterrés deux Sénégalais, pour la première fois dans l’histoire de l’émigration sénégalaise en Italie, a été “acheté, il y a quelques années, par les musulmans de Bergame”, précise M. Guèye.
“Dans ce cimetière sont enterrés prioritairement les membres de la communauté musulmane de Bergame, un quota de 7 places à l’année est accordé à chacune des autres communautés musulmanes en Italie. Nous avons changé les dispositions dernièrement du fait du coronavirus qui n’offre plus de possibilité de choix.” a fait encore savoir Abdoul Saer Guèye.
Maderpost