Imam dans une des mosquées de la commune d’arrondissement de Wakhinane-Nimzatt, Souratou Diop, après avoir marié sa fille à un émigré qui vit en France, lui a procuré un certificat de mariage sans son consentement. L’affaire est mise en délibéré pour le 21 décembre prochain.
CONSEIL MUNICIPAL – Poursuivi pour faux et usage de faux en écritures publiques, l’imam, qui soutient avoir voulu protéger les intérêts de sa fille, n’a pas reconnu les faits à la barre. Selon lui, il a confectionné le dit document avec l’accord de son gendre émigré. « J’ai fait le certificat de mariage alors qu’il est en France. Il m’a envoyé la copie de sa carte nationale d’identité pour que je lui procure le document pour, avait-il dit, au cas où sa femme lui donnerait un enfant qu’il puisse bénéficier des avantages liés à ce statut au sein de son entreprise en France. Mais l’officier d’état civil a dit que, dans les normes, cela ne doit pas se faire en l’absence du mari. Néanmoins, il m’a confectionné le document en l’absence de l’époux » a déclaré Souratou Diop devant le juge. Pour sa part, la partie civile Wata Diop, représentée par un de ses amis, a soutenu que le prévenu lui avait donné sa fille en mariage comme seconde épouse. « Il était par la suite allé chercher un certificat de mariage à l’insu de son gendre à la mairie de Wakhinane- Nimzatt. Étant imam de la mosquée, il a profité de son statut pour prendre les copies des cartes d’identités de la partie civile et de ses témoins de mariage pour les amener à la mairie pour se faire délivrer un certificat de mariage. Mon ami vit en France et a une première épouse. L’argument selon lequel il voulait un certificat de mariage pour son travail ne tient pas la route. Wata ne lui a pas fait de procuration. La fille de l’imam a fait par la suite un abandon de domicile conjugal et mon ami m’avait recommandé de prendre un huissier de justice pour constater les faits. Cet imam et sa fille lui ont fait voir de toutes les couleurs. Ils lui ont soutiré beaucoup d’argent avant que mon ami ne se résolve à porter plainte et à demander le divorce », a expliqué à la barre Ousmane Diop, représentant de Wata Diop, la partie civile. Les témoins et agents municipaux au niveau de Wakhinane- Nimzatt ont été sermonnés par le procureur. En effet, le maître des poursuites a reproché à Valdiodio Sall le fait d’avoir signé le document de mariage sans avoir les compétences et prérogatives pour le faire. « Vous n’êtes pas un conseiller municipal, vous n’avez pas compétence à signer un acte de mariage dont la signature est encadrée par la loi. A la place de l’imam, c’est vous deux qui deviez comparaitre comme prévenus » a pesté l’avocat de la société. Pour toute réponse, M. Sall de signifier qu’il gère le service financier et que le maire Racine Talla lui délègue sa signature du fait de la confiance aveugle qu’il a pour sa personne. « La délégation de signature ne peut être attribuée, car tu n’es pas un conseiller municipal », coupe le président du tribunal. « Allez dire au maire Racine Talla qu’il agit dans l’illégalité », a poursuivi le juge. L’autre agent municipal, Sadio Sow, a reconnu avoir confectionné le certificat de mariage car il a eu confiance à l’imam. « Il est venu avec deux témoins et l’épouse dont le mari émigré était absent. Il m’a présenté leurs pièces d’identité et j’avais confiance en lui », s’est-il défendu. « Comment peux-tu célébrer un mariage en l’absence de l’époux et de ses témoins ?» s’est interrogé le maître des poursuites. Selon Me Cheikh Tidiane Seck de la partie civile, les deux agents de la mairie devaient comparaître comme prévenus. «Souratou Diop a fait un faux intellectuel. C’est sur la base de ce faux qu’il a déplumé jusqu’au dernier centime mon client. C’est le père qui a pris l’initiative de casser le mariage. On a fait à mon client des propositions qu’il n’a jamais acceptées et il a subi un préjudice moral… Je sollicite de lui allouer des dommage et intérêts d’un million FCFA », a-t-il plaidé. Le procureur a requis la disqualification des faits de faux et usage de faux en complicité. Il a par la suite requis une peine de deux ans assortis du sursis contre l’imam. L’affaire est mise en délibéré pour le 21 septembre prochain, rapporte Le Témoin qui a assisté à l’audience.
Maderpost / PressAfrik ]]>Please follow and like us: