Préféré à Veolia et Sde le 23 octobre 2018 par le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Suez pour être acheté par son éternel concurrent … Veolia.
EAU – La bataille fait actuellement rage en France et un ultimatum a même été donné à la suite de l’offre de rachat qui sera caduque… mercredi, rapporte mardi L’Express.
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, qui veut éviter toute précipitation, essaie d’arrondir les angles.
L’Express d’écrire que «ceux qui espéraient un dénouement dans le week-end en sont pour leur frais. Invité à trancher dans l’épineux dossier du rachat de Suez par son éternel concurrent Veolia, l’Etat continue de tergiverser ».
« Samedi pourtant, Bruno Le Maire avait convié les représentants des deux camps à Bercy pour “trouver un terrain d’entente”. Il s’agissait en réalité d’enterrer la hache de guerre entre les deux leaders mondiaux des déchets et de l’eau, alors que l’animosité est montée d’un cran la semaine dernière », ajoute L’Express.
« De rencontre, il n’y a finalement pas eu », dit le titre, précisant «En cause notamment, le refus du Pdg de Veolia Antoine Frérot de répondre à l’invitation. S’il devrait dans les deux prochains jours revoir à la hausse son offre transmise à Engie pour racheter ses 30% dans Suez, le dirigeant est inflexible sur l’expiration du délai. “Au-delà du 30 septembre, l’offre sera caduque”, répétait-il encore vendredi aux journalistes. »
L’Afp informe que Veolia a affiché lundi son optimisme à convaincre Engie d’accepter son offre d’achat de Suez pour créer un géant de l’eau et des déchets, mais le patron de Suez a prédit dans la soirée une “situation ingérable” si l’opération se concrétise.
“C’est un magnifique projet, celui de créer un grand champion mondial capable d’apporter les solutions pour réussir la transformation écologique. Et oui, je pense, je suis sûr, que c’est bien parti et que nous le ferons”, a déclaré lundi matin sur France 2 le PDG de Veolia Antoine Frérot.
Il a indiqué qu’il remettrait une offre révisée à Engie “avant le 30 septembre”, la date qu’il lui a fixée pour répondre. “Je vais encore l’améliorer”, a-t-il ajouté.
Le leader des services à l’environnement avait indiqué vendredi qu’il allait relever son prix, après avoir proposé fin août 2,9 milliards d’euros en cash (15,50 euros par action) à Engie pour une participation de 29,9% dans le rival historique Suez.
L’Etat, actionnaire principal d’Engie, “ne se fera pas dicter son calendrier”, a cependant répété lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire: “nous prendrons tout le temps nécessaire pour que cette opération se déroule dans les meilleures conditions, sans brutalité et dans l’intérêt des deux parties prenantes”.
“Nous avons avec le Premier ministre fixé des conditions pour cette opération. La première, ce sont des garanties formelles sur l’emploi. En deuxième, l’empreinte industrielle, et en troisième lieu, que cette opération soit majoritairement à capitaux français”, a-t-il déclaré, ajoutant que “nous ne pouvons pas avoir de guerre entre deux champions industriels en pleine crise économique”.
“Situation ingérable”
La direction de Suez reste en tous cas fermement opposée à l’opération. Dans le Figaro lundi soir, son directeur général, Bertrand Camus, a promis le chaos si Veolia obtient gain de cause cette semaine. “Si Engie vend ses actions à Veolia, nous entrerons, tous, dans une période agitée”, a-t-il prédit.
“Pendant 12 à 18 mois, nos deux entreprises seraient placées dans une situation ingérable: Veolia serait notre actionnaire, mais sans droits de vote, ni représentation. Suez serait l’objet d’une intention d’offre publique dont le prix et même le lancement seraient incertains. Aucun de nos deux groupes ne serait en mesure de convaincre un client de signer le moindre contrat dans ces circonstances”, a averti le dirigeant de Suez.
Les directions de Suez et de Veolia sont engagées dans un bras de fer autour de ce projet de fusion, Suez dénonçant des risques pour la saine concurrence, l’innovation et l’emploi.
Selon le groupe, 10.000 postes seraient menacés, dont environ la moitié en France, sur un total de 90.000. Mardi, l’intersyndicale de Suez appelle d’ailleurs à un rassemblement à la Tour Engie à la Défense, le jour où le tribunal de Paris doit se pencher sur une demande en référé du CSE de Suez de suspendre le projet de rachat par Veolia.
“J’ai entendu les préoccupations de Bruno Le Maire”, a assuré pourtant de son côté M. Frérot, expliquant s’engager par écrit au maintien de “tous les emplois” au sein de la future entité fusionnée comme au sein des activités de Suez que Veolia devra céder pour respecter la législation de la concurrence. Il a souligné qu’il en choisirait les acquéreurs en fonction des garanties apportées sur l’emploi.
Pour rappel, Suez, Veolia et Sde filiale d’Eranove qui avait assuré la la distribution de l’eau pendant 22 ans au Sénégal, étaient en compétition pour la concession provisoire du service public de l’eau. Suez avait été retenu par les autorités sénégalaises non sans remous. Une affaire que devraient suivre de près les autorités.
Maderpost / L’Express / AFP