On ne peut pas, face à cette fatalité, alors que l’on ne dispose pas du dixième des moyens des pays développés mis en échec, croire qu’on fera l’économie de la rigueur et s’en sortir indemne Par Ibe Nian ARDO OPINION – On n’y est ! Des cas réels de contamination au coronavirus parmi notre population. La réalité nous a rattrapés, le temps de l’anticipation est dépassé. Cependant, le pire n’est pas derrière nous, il est à craindre. Les mesures sagement prises par les autorités sont une première étape défensive à l’encontre d’une agression virale sans précédent, caractérisée par une épidémicité et une létalité redoutées. Nous avons suivi la psychose dans les pays où le mal s’est introduit avant d’arriver chez nous et les conséquences économiques et sociales qu’il inflige en ce moment dans le monde. L’environnement mondial est en cours de changement et tour à tour, chaque pays obtiendra sa part d’affliction. Quand tout change autour de soi, il faut changer la plupart de ses propres habitudes je pense et, sans attendre des instructions d’ailleurs. Ces premières mesures des autorités qui consistent en l’interdiction des rassemblements massifs qui ont cours chez nous à longueur d’année ne sont efficaces qu’en ce qu’elles préservent une certaine distanciation entre individus. Elles visent surtout à impacter sur la rapidité de la contagion par contact direct. Mais néanmoins, cette dernière va suivre son cours et lorsqu’elle atteindra un seuil donné dans la population, l’impact de ces mesures deviendra insignifiant et surtout insuffisant. D’où la nécessité d’un strict monitoring des autorités qui doivent se tenir prêts à prendre d’autres mesures draconiennes qui peuvent s’avérer incontournables, tel que le confinement pour une certaine durée dans les maisons avec ses mesures d’accompagnement. Il faut savoir que quelques soient les moyens dont l’Etat pourrait disposer, il n’aura pas la capacité de procurer à toutes les personnes alors affectées les soins nécessaires. En Espagne aujourd’hui, le confinement est assorti d’une amende de 500 euros pour toute personne trouvée dehors, sauf justification de cas de force majeure. En cas de récidive, c’est la peine de prison. Chacun de nous a le devoir de se mettre au service de tous dans une situation pareille si nous voulons être performants face à cette crise. Que les richissimes de ce pays sachent que ce n’est pas en se “bunkerisant” qu’ils seront à l’abri mais en aidant le reste de la communauté à surmonter l’épreuve tous ensembles. A l’instar de l’initiative du Khalife des Mourides, il faut qu’ils fassent montre de telles vertus pour que le peuple puisse s’en sortir et en témoigner demain. Ceux qui les ont précédés en fortune comme El hadj Babacar Ndiouga Kébé, Dieu l’accueille en son paradis, nous avait habitués à la magnanimité et au patriotisme. Alors, j’interpelle ici le club des investisseurs sénégalais afin de prendre l’initiative d’une convocation à cette solidarité honorable. Les institutions lucratives telles que les banques, les grandes surfaces, les boulangeries/pâtisseries, les restaurants, les hôtels, doivent investir eux-mêmes à l’effet de s’assurer que l’enceinte de leurs activités ne soit pas un lieu de propagation du virus. Le port, l’aéroport, le pôle Diamniado, idem, n’ont pas à attendre de l’Etat qu’il prenne en charge les espaces qu’ils gèrent. L’attitude des chefs religieux est à saluer et elle doit inspirer leurs disciples. Il faut qu’ils soient davantage associés et même impliqués dans le comité national ad hoc qui aura à manager la lutte, de manière à faciliter l’intensification éventuelle des mesures. Par ailleurs, ce mal est également une opportunité à saisir par les opposants politiciens, les syndicats et autres pessimistes connus pour leurs ergoteries, à l’effet d’exprimer d’une façon moins partisane et plutôt collaborative leur patriotisme. Il faut oser le dire, nous sommes en guerre ; en guerre contre un virus. Si on était en guerre contre un peuple étranger et que le théâtre des opérations soit nos rues, l’on n’aurait pas besoin de commander aux gens de se terrer. Pourtant une balle ne tue que celui qu’elle atteint, alors qu’un virus peut, des jours plus tard, tuer la famille de celui qu’il a atteint et bien d’autres. Quand le confinement s’imposera par conséquent, il faudra l’instaurer d’autorité et veiller à ce que tout le monde s’y conforme. On ne peut pas, face à cette fatalité, alors que l’on ne dispose pas du dixième des moyens des pays développés mis en échec, croire qu’on fera l’économie de la rigueur et s’en sortir indemne. Demain ce sera le confinement et il faut préparer l’armée, la police, la gendarmerie, le corps médical et les réservistes et retraités de toutes ces corporations à cette éventualité, dès maintenant.
- Les transports en commun seront arrêtés.
- Les mendiants et autres squatters d’espace sont à proscrire de la rue parce qu’ils forment un maillon aggravant de la transmission du virus, exposés qu’ils sont.
- Le travail sera perturbé et l’Etat devra venir en aide aux vulnérables.
- Les factures d’eau, d’électricité, seront suspendues un moment à l’instar de ce qui est fait ailleurs.