Le Sénégal vient de se doter d’un plan stratégique national 2022-2026 de la santé bucco-dentaire, un document de référence sur lequel les autorités sont appelées à s’appuyer pour mettre en place des services dans ce domaine et à les faire fonctionner.
SANTE BUCCO-DENTAIRE – Ce plan stratégique a été présenté jeudi au cours d’un atelier. Il s’inscrit dans le sillage de la stratégie régionale pour la santé buccodentaire 2016-2025, qui préconise de ‘’traiter les maladies buccodentaires comme partie intégrante des maladies non transmissibles’’.
‘’Ce document est l’excellente référence pour faire le plaidoyer et obtenir des ressources, dans le but de mettre en place des services, les équiper, les organiser et les faire fonctionner au bénéfice des populations. Le plan va s’arrimer à la politique nationale, ainsi qu’aux directives et recommandations internationales’’, a déclaré le docteur Barnabé Gning, le directeur général de la santé.
Connaissant la charge des actions buccodentaires, des mesures concrètes doivent être prises pour limiter la distribution, la promotion et la vente des produits à l’origine des maladies buccodentaires, tout en améliorant l’accès à des équipements, à des appareils et produits de santé buccodentaire, selon M. Gning.
‘’Pendant longtemps, on pensait que la santé buccodentaire était pour les personnes nanties. Par ailleurs, il faut noter qu’au Sénégal, à la lumière des statistiques mondiales, plus de 76 % de la population adulte ont des caries dentaires’’, a-t-il dit.
De même, ‘’plus de 72 % des maladies de la gencive et plus de 62 % ne recourent pas aux soins dentaires, alors que de nombreux efforts sont faits par le gouvernement pour améliorer l’accessibilité et la qualité des soins dentaires par le recrutement de chirurgiens-dentistes, le renforcement des équipements dentaires, ainsi que l’ouverture de services dentaires dans presque tous les centres de santé”, a expliqué Barnabé Gning.
‘’Un financement domestique conséquent”
Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à cette rencontre, le docteur Mady Ba, est revenu sur l’élaboration de ce plan stratégique dont il a salué ‘’l’approche multisectorielle’’.
Il a également relevé ‘’la détermination et l’engagement des membres du comité de pilotage’’ mis en place, ‘’de même que l’appui technique constant des partenaires’’.
Le plan stratégique a également besoin d’‘’un financement domestique conséquent”, selon M. Ba.
Le nouveau rapport de l’OMS sur la santé buccodentaire dans le monde, au cours de ce mois de novembre, ‘’présente le tout premier tableau complet de la charge de morbidité buccodentaire, avec des profils de données pour 194 pays’’.
‘’Il ressort de ce rapport que près de la moitié de la population mondiale (45 %, soit 3,5 milliards de personnes) souffre d’affections buccodentaires, et que trois personnes touchées sur quatre vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire’’, a signalé Mady Ba.
Il note toutefois que ‘’de nombreuses possibilités prometteuses pour améliorer l’état de la santé buccodentaire dans le monde existent’’, lesquelles visent l’adoption d’une démarche de santé publique consistant à s’attaquer aux ‘’facteurs de risque communs par la promotion d’une alimentation équilibrée et faible en sucre’’.
Cette démarche inclut également ‘’l’arrêt de la consommation du tabac sous toutes ses formes’’ et la planification des services de santé buccodentaire ‘’en tant que partie intégrante de la santé nationale’’. M. Ba cite un dernier point relatif à l’amélioration de ‘’l’intégration des services de santé buccodentaire dans les soins de santé primaires, dans le cadre de la couverture sanitaire universelle’’.
Maderpost / Aps