triomphalisme personnel ! C’est le football sénégalais qui a gagné ce week-end lors du renouvellement de ses instances au sein de l’irréel Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). TRIBUNE – Une belle victoire qui témoigne si besoin en était de la vitalité démocratique de notre football. Les acteurs ont décidé de porter leur choix sur Me Augustin Senghor pour les quatre (4) prochaines années. Ceux du football amateur ont aussi renouvelé leur confiance à Abdoulaye Saydou Sow. Quant à Mohamed Djibril Wade, il a été plébiscité quelques jours auparavant par l’ensemble du collège électoral du football professionnel. Le doyen Thierno « Kosso » Diané a eu droit à un standing ovation digne de son rang de serviteur du football national depuis des décennies. Bref, les 23 membres qui composent le Comité exécutif ont tous été portés par leurs pairs pour constituer le gouvernement du football. Il leur appartient désormais de comprendre le message des acteurs en procédant par une analyse sans complaisance de l’élection ; de consolider les acquis et surtout de dégager les perspectives pour inscrire notre football au panthéon mondial. TOILETTAGE DES TEXTES ET PERSONNES RESSOURCES Il est reproché aux textes qui régissent notre football que des collaborateurs s’imposent d’office au président de la FSF qui est pourtant très bien élu. Démocratiquement. Une légitimité difficile à atteindre au premier tour d’autant plus que pour le franchir, le candidat doit recueillir 2/3 des suffrages. La majorité relative n’est admise qu’en cas de second tour. Il s’agit entre autres des présidents de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP), de la Ligue de football amateur (LFA), du Collège des Ligues, de l’ONCAV, du représentant du football amateur, des anciens internationaux. Sans occulter les autres membres issus des groupements affinitaires. Toutefois, il faut quand même relever que ces textes approuvés par la CAF, la Fifa, l’Etat du Sénégal, le CNF ont été validés après un premier rejet par la famille du football en 2009. Ils sont toutefois perfectibles à l’instar de la démocratie qui est très loin d’être le meilleur des systèmes même si elle semble être le moins mauvais, eu égard au communisme, au totalitarisme, à l’oligarchie etc. Mieux, ces textes ont valu au football sénégalais une stabilité de plus de 12 ans. Pendant que dans la sous-région, la FIFA a été contrainte d’installer des comités de normalisation un peu partout. C’est le cas en Côte d’Ivoire, au Mali, en Guinée… N’empêche, force est de reconnaître que le système laisse en dehors de la gouvernance des pans entiers. C’est le cas par exemple des techniciens (entraineurs). Nous l’avons déjà écrit : ce ne serait pas mal que le président nouvellement élu puisse convaincre Saër Seck de revenir sur sa décision. Il devrait faire de même en tendant la main à Mady Touré et à Ousmane Iyane Thiam. Que dire des personnalités comme Mbaye Diouf Dia qui est en passe de devenir le symbole du consensus retrouvé derrière Augustin Senghor après l’avoir emmené au second tour en 2017. Mais aussi de Louis Lamotte qui a fini de démontrer ses qualités managériales et son leadership incontestable. Sans occulter Babacar Ndiaye de Teungueth FC. La liste est loin d’être exhaustive. L’idée a d’ailleurs été retenue dans le cadre du consensus. Mais au-delà de l’élargissement des membres du Comité exécutif à des personnes ressources, l’urgence c’est le toilettage des textes. Tout le monde s’accorde à dire qu’il aurait quelques incohérences pour ne pas dire quelques injustices qui nécessiteraient d’être corrigées. CHAPEAU A L’EQUIPE DE ME SEYDOU DIAGNE Si l’Assemblée générale de la Fédération sénégalaise de football (FSF) a pu arriver à son terme sans tambours ni trompettes, on le doit aussi à l’équipe de la commission électorale. D’abord par la multiplication des points ou conférences de la presse afin d’informer l’opinion. Sans occulter les communiqués de presse envoyés dans les Rédactions pour mettre la presse au fait du déroulé du processus. Mais c’est plutôt au niveau de la souplesse que Me Seydou Diagne a marqué les esprits. « J’ai été écarté de l’élection en 2017 parce que mon casier judiciaire n’était pas signé. Il était daté, cacheté mais il manquait la signature que je suis retourné chercher. Mais j’étais déclaré forclos », confie un délégué en marge de l’Assemblée générale. Pourtant, le juge Toupane n’a fait qu’appliquer la loi dans toute sa rigueur. En tant que magistrat, il s’est basé sur le code électoral, des statuts et règlements de la FSF qui font office de « constitution » de l’instance fédérale. Sauf qu’à sa différence, l’équipe de Me Seydou Diagne a préféré faire prévaloir la souplesse à la place de la rigidité. Ce qui lui a permis de ne pas recaler 11 candidats. Imaginez un seul instant dans ce contexte que le candidat Mady Touré soit déclaré forclos pour n’avoir pas produit ‘’un casier judiciaire daté’’ ? Le président-fondateur de Génération football n’était pas le seul. D’autres candidats ont eu droit à 24 heures pour régulariser leur candidature. On peut citer Abdoulaye Fall, Moussa Diaw Dieng, Mamadou Ndiaye, Moussa Niang, Omar Samb. Juriste, brillant avocat dont la probité intellectuelle et morale ne peut souffrir d’aucune contestation, Me Diagne, a fait preuve de tact et surtout de sportivité pour sauver la mise. Le camp de Me Senghor, faut-il le relever, a accepté de jouer le jeu, en n’introduisant pas un recours contre cette décision de la commission électorale. Finalement, l’esprit fair-play a prévalu pour le bien de notre football. DELIT DE FACIES ET POLITISATION Le football déchaine des passions. Il fait vibrer, frémir, crier, exulter ou pleurer des personnalités, des hommes et des femmes, des adolescents, des jeunes voire des vieux. Il crée une angoisse permanente. De la joie. Mais aussi de la tristesse. Souvent la passion débouche sur des tragédies. Sur la liste tristement célèbre, il y a les douloureux événements du 15 juillet 2017 au stade Demba Diop où huit (8) supporters du Stade de Mbour ont perdu la vie. Mais face à cette passion qu’il déchaine, il y a un corps professionnel qui doit toujours rester zen. C’est la presse. Les journalistes ont leur mot à dire. Certes ! D’ailleurs, la prise de position est une des six fonctions des médias. Mais, ils ne doivent pas être dans l’invective. Leur rôle doit être celui de vigie, de veille, d’avant-gardiste, d’alerte. Le délit de faciès n’a pas sa place dans les médias. Encore moins la stigmatisation. Nous devons dénoncer avec la dernière énergie tout acteur qui s’active dans ce domaine et lui faire comprendre que sa place n’est pas dans le football, qui ne doit véhiculer que les vertus du fair-play, de la tolérance et de la solidarité. Voilà pourquoi nous avons d’ailleurs dénoncé l’immixtion de la politique dans le renouvellement des instances de la Fédération sénégalaise avec la création de ce fameux comité de défense (CODEFS). Comme on pouvait s’y attendre, la Fifa leur a administré un camouflet digne d’un Ippon de Teddy Riner. La Fifa est une institution. Elle ne traite qu’avec les associations nationales. Pourtant, ces dernières disposent de délégation de pouvoir de l’Etat. N’empêche, elle refuse toute ingérence de la politique (Etat et ses démembrements) dans la gouvernance du football national. Il faut conjuguer avec l’intérêt et surtout la qualité pour saisir Zurich. Mais aussi et surtout comprendre que la souveraineté appartient à la population du football. Si on ne veut pas voir la tête de Me Senghor ou celle de Mady Touré à la tête de la FSF ; pis, qu’on puisse même faire preuve de cynisme en souhaitant leur échec tout en espérant une révolte populaire, la conséquence ne sera rien d’autre que l’installation d’un comité de normalisation par la Fifa, suite bien entendu, un retrait de délégation de pouvoir par l’Etat. C’est le seul schéma possible dans le football. Autrement dit, le retour à la case de départ. Ce que nous ne souhaitons pas au football de notre pays qui a fait de très grands bonds en avant pour toucher enfin le graal et mettre un terme à plusieurs symphonies inachevées. Depuis… 1965. Abdoulaye Thiam, president de l’ANPS]]>
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