Le Sénégal est dans une instabilité politique et institutionnelle depuis après l’élection présidentielle de 2019. Cette instabilité politique correspond à toutes ces périodes de perturbations importantes dans son système politique.
TRIBUNE – Ces perturbations sont pour le moment après l’arrivée au pouvoir du Pastef illustrées par des conflits politiques dans lesquelles la justice est appelée à intervenir.
Certains disent que la justice est encore utilisée par le nouveau pouvoir, qui dit avoir utilisé tout juste ce que lui permet la loi.
Même s’il n’y a pas encore de grandes manifestations, ou de changements fréquents de gouvernement, il y a de quoi stabiliser la situation politique de ce pays.
Cette situation qui impacte terriblement sur l’économie, sur le social est en train asphyxier les populations.
Depuis 2021, le Sénégal a successivement connu plusieurs moments d’instabilité politique, qui risquent de se prolonger sur une autre large période si on ne fait rien pour créer une très large pause pour que tout le monde se concentre enfin sur l’essentiel.
Il est grand temps de réunir ce peuple sénégalais pour en faire un seul, comme il l’a toujours été. Il serait trop risqué d’avoir deux peuples dans ce même pays, le Sénégal.
Des vagues d’instabilité couvent encore, car les Sénégalais patients et après avoir donné tous les pouvoirs au Pastef veulent laisser les autorités actuelles remettre le pays sur les rails selon le projet pour lequel elles sont arrivées au pouvoir.
Attention donc au ras-le-bol-politique qui pourrait faire dégénérer toutes les populations qui ont beaucoup d’espoir pour les nouveaux dirigeants.
Cette instabilité politique commence à toucher sérieusement tout particulièrement les ménages : vous, nous, tout le monde.
Chacun consomme au quotidien et ne peut donc qu’être affecté par l’incertitude économique créée par l’instabilité politique. Cette incertitude économique ralentit très largement l’économie parce que les ménages remettent leurs investissements à plus tard.
Aujourd’hui, la consommation diminue, les ménages avance avec précaution.
Les entreprises, elles non plus, ne sont pas épargnées par cette situation.
Bien au contraire, elles en subissent tout autant les conséquences.
De façon générale, elles se heurtent de plein fouet à la baisse de l’activité économique. Face à l’instabilité, l’envol des prix peut certes bénéficier à certains qui en profitent pour gonfler leurs marges au passage, mais il enfonce les autres.
En effet, les entreprises clientes doivent augmenter leurs prix en fonction de l’augmentation de celui des matières premières, consommations intermédiaires, marchandises, et prendre alors le risque de perdre une partie de leur clientèle qui ne voudra pas, ou ne pourra pas, supporter cette hausse.
Dans un autre cas de figure, les entreprises choisissent de laisser le prix tel qu’il est et de rogner leurs marges.
Elles voient alors leurs résultats diminuer drastiquement. Elles semblent avoir à choisir entre la peste et le choléra. Maintenir les prix et risquer la ruine ? ou bien les augmenter et perdre tout ou partie des clients ?
Dans une autre perspective, les investisseurs étrangers deviennent eux aussi frileux quand l’instabilité s’installe. Ils repoussent donc ou annulent leurs investissements sur le Sénégal.
Cela fait perdre d’innombrables opportunités de financement et de développement aux entreprises ; des opportunités telles que des levées de fonds, souvent réalisées avec des partenaires internationaux.
Tout cela, sans oublier les perturbations potentielles de la chaîne d’approvisionnement, la fuite des talents vers des pays plus stables et les coûts de sécurité revus à la hausse dans ce contexte.
L’immigration irrégulière trouve aussi une de ses principales causes dans l’instabilité politique du pays.
Il n’est pas à écarter que l’état subisse les lourdes conséquences de l’instabilité politique.
La première, la plus évidente est sa perte de crédibilité. En effet, un gouvernement instable se plante lui-même un couteau dans le pied.
Il entre dans une période où il faut paraître (sinon être) fort pour mener la barque et maintenir à la fois un bon climat social et une situation économique convenable. D’autre part, il risque de perdre la confiance des citoyens.
Car loin d’être améliorée, la situation de tous ceux qui ont glissé un bulletin de vote avec le peu d’espoir qui leur restait est alors empirée. Le prochain bulletin de vote risque de ne pas porter le même nom si la déception est de taille. Il subira également une dégradation de sa note souveraine. Il s’agit d’une note attribuée à un pays par des cabinets de notation. Déjà, suite à certaines déclarations, le Sénégal a vu sa note dégradée. Cela a rendu très faible la crédibilité de sa signature.
De plus, l’État subit aussi la baisse de la consommation et de l’activité économique. Cela se ressent sur ses recettes fiscales qui diminuent en symbiose avec les données citées. Cela peut rapidement entraîner de l’inflation.
Le risque ultime de cette situation, c’est que le pays se retrouve en défaut de paiement et ne puisse plus rembourser ses créanciers. Enfin, les conséquences de l’instabilité politique au sein du Sénégal affectent aussi de nombreux autres pays en Afrique de l’Ouest.
Le pays pourrait ensuite souffrir d’un isolement diplomatique : personne ne voudrait être associé à lui. Des sanctions pourraient même être demandées. D’autre part, les autres pays verraient un afflux de cerveaux arriver : le pays concerné les perdrait.
Tout est une question d’équilibre !
Grand Jaraaf Djubril Sène