Le Sénégal va se doter d’un Code du tourisme pour remplacer les décrets obsolètes et dépassés. Le texte étant déjà prêt, va atterrir au Secrétariat général du Gouvernement avant le mois de décembre.
TOURISME – Le Sénégal se donne les moyens de ses ambitions. Après la construction de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), le gouvernement va relancer le transport ferroviaire du corridor Dakar-Bamako. L’objectif est de positionner le pays comme hub touristique et logistique. Dans cette logique, le secteur touristique, qui n’est pour le moment régi que par des décrets, est en passe de se doter d’un code.
C’est le directeur de la Réglementation au ministère du Tourisme et des transports aériens qui en a fait l’annonce. «Le code du tourisme est déjà prêt. D’ailleurs, nous allons défendre le texte au Secrétariat général du gouvernement avant le mois de décembre», a déclaré M. Ismaïla Dione, samedi dernier, lors des «Rencontres des acteurs du tourisme» qui marquaient la célébration des 3 ans de Africa tourism solutions (Ats).
Organisé sous le thème «Le tourisme local, levier de développement», cet anniversaire était l’occasion pour les acteurs d’échanger et surtout de faire un diagnostic du secteur. A cet effet, Mamadou Diallo, le Secrétaire général de l’Agence sénégalaise de promotion du tourisme a fait un plaidoyer en faveur du tourisme local. «Il faut moins de discours et plus d’actions. Depuis 1964, on parle de tourisme local (…) Il faut nécessairement amplifier le flux touristique local. Cela passe forcément par une correspondance entre l’offre et la demande», a-t-il déclaré lors du panel sur «Quelle chaîne de valeur et quels acteurs pour le tourisme sénégalais ? Quelles nouvelles offres touristiques pour le Sénégal ?».
Pour Mamadou Diallo, l’offre touristique cible davantage les étrangers ou la classe aisée sénégalaise. «Il faut prévoir dans l’offre, la clientèle à revenu intermédiaire», a-t-il demandé aux responsables des réceptifs hôteliers. Awa Sow, manager de Cta Incentive & event, estime que pour faire décoller le tourisme local, connaître les attentes des clients est un préalable. «Culturellement, le tourisme tel que défini maintenant, ne fait pas partie de nos valeurs. Pour le faire adopter, il faudra beaucoup de patience et sensibiliser sur le comportement des Sénégalais. Mais le plus important : il faut faire une étude sérieuse et scientifique pour connaître les besoins et les motivations des touristes locaux», a soutenu Mme Awa Sow.
Selon le directeur de la Réglementation au ministère du Tourisme et des Transports aériens, la manne financière émanant des locaux a été salvatrice pour le secteur au moment où le Covid-19 a imposé des restrictions de déplacement. «Le seul point positif du Covid-19 a été de formaliser les acteurs. En effet, alors qu’on accréditait 100 structures par année, nous sommes aujourd’hui à 300, parce que l’Etat a mis en place un fonds pour aider les réceptifs hôteliers», souligne M. Ismaïla Dione. Qui a rappelé la stratégie nationale de relance du tourisme qui s’étend entre 2021 et 2025. Elle se base sur 5 axes que sont le patrimoine, la promotion de la destination Sénégal, le marketing, l’institution et les infrastructures.
Maderpost / Le quotidien