La police de Yeumbeul-Sud vient de frapper un grand coup en mettant fin à un véritable feuilleton de faussaires, comme le rapporte L’Observateur. Dans une enquête initialement centrée sur des menaces et du harcèlement, les agents du lieutenant Sow ont découvert un réseau bien rodé, incluant des faux policiers et un infographiste spécialisé dans la création de faux documents.
POLICE – Ousmane Mb, l’infographiste en question, n’est pas un novice dans le domaine de la contrefaçon. Travaillant pour une entreprise à Tivaouane-Peulh, il s’est vu sollicité à plusieurs reprises pour confectionner des permis de conduire, des attestations et même des cartes de presse. Le réseau, qui ne manque pas de créativité, s’est rapidement étendu, attirant des clients comme Bara S., en quête d’un “vrai faux permis” à un prix de 240 000 FCfa. Malheureusement pour lui, le permis fabriqué par Ousmane ne passait pas le test du regard expert : le faux était si visible qu’il en devenait risible.
Insatisfait de la qualité du document, Bara S. a fait appel à deux complices, Mamadou C. et Amadou D., qui ont décidé de se faire passer pour des policiers afin de faire pression sur Moro S, l’intermédiaire. Ce dernier, pris de panique, a déposé une plainte au commissariat, ne réalisant pas qu’il serait lui aussi entraîné dans ce tourbillon de faux-semblants.
L’enquête a permis aux policiers de découvrir que l’affaire ne faisait que commencer. Après avoir fait craquer les faux policiers, les enquêteurs ont identifié Bara S. comme le commanditaire. Ce dernier, pris à son propre piège, a avoué : “Il devait me trouver un vrai faux permis. J’avais des doutes sur la qualité du faux permis qu’il m’a remis.” Une confession qui a valu à Moro S. de passer de plaignant à accusé.
La police a alors remonté la filière jusqu’à Tivaouane-Peulh, où ils ont surpris Ousmane Mb. avec un véritable arsenal de contrefaçon : cartes professionnelles, permis de conduire, faux documents de voyage, et même des cartes de presse vierges. L’infographiste, qui a avoué avoir agi sur commande pendant des années, a été arrêté sur-le-champ.
Ce coup de filet des policiers de Yeumbeul-Sud met en lumière une réalité peu reluisante de la contrefaçon, mais également l’ironie d’un réseau où les faux policiers se retrouvent pris à leur propre jeu. La morale de l’histoire ? Même dans le monde du faux, la vérité finit toujours par rattraper ceux qui jouent avec le feu.
Maderpost / Dakaractu