Le groupe Engie a accepté, lundi, de céder à Veolia ses parts dans Suez, ouvrant la voie au rachat de ce dernier.
EAU – Le groupe Suez a dénoncé mardi 6 octobre des « conditions inédites et irrégulières », au lendemain de l’accord sur le rachat par Veolia de 29,9 % de son capital détenu par Engie, une opération qu’il continue de considérer comme « hostile », dans un communiqué.
Le rachat par Veolia de son concurrent Suez « ne fonctionnera pas » sans un accord entre les deux groupes, a estimé mardi le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. « Je souhaite que les discussions reprennent tout de suite », a-t-il ajouté sur Franceinfo, dénonçant « l’intransigeance » de Suez et « la précipitation » de Veolia.
Le numéro un mondial du secteur a, lundi soir, « confirmé son intention d’acquérir le contrôle » de son vieux rival. « Dans le même temps, cette offre ne sera pas lancée sans un accueil favorable du conseil d’administration de Suez », a ajouté Veolia, qui dit souhaiter « reprendre les discussions dès demain » mardi avec Suez.
« Eviter une prise de contrôle rampante »
Suez est très remonté contre ces plans, synonymes selon lui de démantèlement et de casse sociale. L’offre de Veolia « est hostile, que ce soit celle relative à l’acquisition du bloc de 29,9 % ou du projet dans son ensemble », a redit lundi le conseil d’administration du groupe avant la décision d’Engie.
Le conseil « regrette la précipitation du conseil d’Engie de vouloir décider sans analyse et sans discussion et dialogue préalables d’une offre alternative qui préserve l’intérêt social de Suez », ajoutait-il, confirmant « qu’il mettra en œuvre tous les moyens à sa disposition pour éviter une prise de contrôle rampante ou un contrôle de fait ». La position de la direction de Suez est appuyée par les représentants syndicaux du groupe, mais aussi des figures politiques. Des députés LRM avaient ainsi invité le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, « à donner du temps au temps ».
Pour l’Etat, qui avait fixé quatre critères d’acceptabilité à l’offre de Veolia, le prix proposé convenait. Mais manquaient, outre le caractère amical, des précisions portant notamment sur les dates dans les garanties sociales apportées. Un accord reste aussi à trouver sur les actifs de Suez que Veolia acceptera de céder, en plus de la branche Eau France, afin de constituer un futur « mini-Suez » viable.