Les jeunes et les femmes peuvent aider le continent africain à accéder à la souveraineté alimentaire à condition qu’ils soient mis dans “des conditions appropriées et propices” pour cela, soutient la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan.
AGRICULTURE – “Nous pensons qu’en renforçant les capacités des jeunes, en créant un environnement approprié et propice, la jeunesse et les femmes peuvent nourrir le continent et les pays peuvent nourrir le continent”, a-t-elle dit.
La présidente tanzanienne intervenait mercredi lors de la cérémonie d’ouverture du sommet “Dakar 2″, sur le thème : “Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience”.
Mme Hassan est revenue, au cours de son intervention, sur les mesures prises par la Tanzanie pour la souveraineté alimentaire.
“Nous sommes plus de 61 millions d’habitants, et cela vient avec des défis, le chômage entre autres. Nous avons estimé que cette jeunesse pourrait nous servir à produire dans le secteur agricole”, a-t-elle indiqué.
Elle note que “quatre défis” contribuent à éloigner les jeunes du secteur agricole, ajoutant que les jeunes, par exemple, “ne sont pas propriétaires terriens et ne disposent pas de financements, de technologies et de mécanisations”.
La Tanzanie est partie de ce constat pour décider de la création d’un “environnement propice pour qu’ils soient attirés par l’agriculture et l’agrobusiness”, selon Samia Suluhu Hassan.
Les autorités tanzaniennes ont ainsi mis en place “l’agenda 2030 qui est une politique visant à permettre au secteur agricole de pouvoir contribuer” au PIB du pays à hauteur de 10 %, avec l’aide de la jeunesse, a-t-elle expliqué.
Pour ce faire, le pays a mis en place “un programme intitulé bâtir un meilleur avenir pour la jeunesse et les femmes”, a précisé Mme Hassan.
“Nous avons donné des terres aux jeunes dont ils sont propriétaires, chacun disposant d’au moins 10 ha. A l’heure actuelle, nous avons identifié environ 680.000 ha de terre pour eux”, a dit Samia Suluhu Hassan.
S’y ajoute que les jeunes Tanzaniens évoluant dans le secteur agricole disposent d’un “fonds fiduciaire des intrants agricoles” destiné à les appuyer dans leurs activités.
“En plus de la formation, nous avons des centres d’incubation où les jeunes sont formés pendant trois mois, avant de se voir remettre les terres [..]”, a signalé Mme Hassan, selon qui la commercialisation et les pertes post-récoltes sont aussi prises en compte.
La présidente de la Tanzanie a aussi insisté sur l’engagement du secteur privé à aider le gouvernement et les jeunes en matière de commercialisation, de mécanisation et d’achats des récoltes.
“Quand on parle d’agriculture, on parle de plantation, d’élevage et de ressources halieutiques. Nous avons travaillé avec les banques pour obtenir des prêts pour des femmes et des jeunes, et nous avons réussi à faire passer le taux d’intérêt de 15 à 9 %. Mais même à ce taux, de nombreux jeunes n’ont pas encore ce qu’il faut pour prendre leur empreinte”, a-t-elle souligné.
“Nous espérons que d’ici l’année prochaine, nous pourrons voir ce que les jeunes pourront faire dans le secteur agricole”, a-t-il soutenu, précisant que près de 7000 jeunes dont 1500 en activité sont concernés par ce programme.
Maderpost / Aps