Le Sénégal vient d’entrer dans une nouvelle phase de son histoire. En quittant officiellement la catégorie des Pays les moins avancés (PMA), aux côtés du Cambodge, notre pays franchit une étape majeure, reconnue par la résolution 79/239 du Conseil économique et social des Nations Unies.
TRIBUNE – Ce déclassement, adopté le 19 décembre 2014, est le résultat des efforts collectifs déployés pour transformer le Sénégal en une économie plus robuste et résiliante.
Cependant, cette avancée symbolique et stratégique soulève de nouveaux défis. Ce reclassement marque la fin des privilèges et soutiens spécifiques accordés aux PMA, comme l’accès préférentiel aux marchés internationaux, les financements concessionnels ou l’assistance technique renforcée.
En d’autres termes, le Sénégal doit désormais s’intégrer à l’économie mondiale sans filet, en adoptant une posture plus compétitive et proactive.
Si cette transition marque une reconnaissance des progrès réalisés, elle implique également une responsabilité accrue.
Comment inscrire cette nouvelle réalité dans le cadre des ambitions du Sénégal 2050 ?
Comment transformer ce statut en une véritable opportunité pour consolider notre trajectoire de développement ?
La première réponse réside dans une diversification économique audacieuse. Le Sénégal doit élargir ses bases productives, en renforçant ses capacités industrielles et en créant de la valeur ajoutée localement.
L’industrialisation, portée par des infrastructures modernes comme les zones économiques spéciales, sera un levier central.
En valorisant nos ressources naturelles et agricoles grâce à des technologies adaptées, nous pourrons non seulement stimuler les exportations, mais aussi répondre aux besoins d’un marché local en pleine croissance.
Cette transformation exige également une amélioration de la compétitivité globale. La réduction des coûts de production, grâce à des infrastructures énergétiques, logistiques et numériques renforcées, doit devenir une priorité.
Mais il faudra aussi investir dans l’humain. La montée en compétence des jeunes, à travers une formation adaptée aux besoins d’une économie moderne, sera un facteur déterminant pour faire face à la concurrence mondiale.
Par ailleurs, ce reclassement offre une opportunité unique de repositionner le Sénégal sur la scène internationale.
Avec une image renforcée de stabilité politique et de croissance économique, le pays peut attirer davantage d’investissements directs étrangers.
Cependant, cela nécessite un environnement réglementaire attractif, basé sur la transparence, la gouvernance et l’innovation.
La mobilisation des talents et des capitaux de la diaspora pourrait également jouer un rôle crucial dans cette dynamique.
Enfin, cette transition impose au Sénégal de redéfinir sa diplomatie économique.
En tirant parti des mécanismes régionaux conne la ZLECAF, notre pays peut négocier des accords avantageux qui compenseront la perte des préférences commerciales.
L’intégration régionale doit être perçue non seulement comme un impératif économique, mais aussi comme une opportunité stratégique pour construire des chaînes de valeurs africaines solides et compétitives.
La sortie des PMA est donc une page blanche, une invitation à rêver grand et à agir avec détermination.
Le Sénégal, fort de ses acquis et de sa vision à long terme, doit s’approprier cette étape comme une chance de renouveler son modèle économique.
Dans le cadre du Projet Sénégal 2050, cette transition pourrait devenir un levier puissant pour atteindre nos objectifs de souveraineté, de justice et de prospérité partagée.
L’enjeu est immense, mais il est à la hauteur de notre ambition.
Avec des politiques cohérentes, un leadership éclairé et une mobilisation collective, le Sénégal peut transformer cette nouvelle réalité en une réussite exemplaire, pour le présent et pour les générations à venir.
C’est mon intime conviction
Babacar Sané Ba, Président Alternatives citoyennes
Coalition Mimi 2024