Le Sénégal affiche une croissance économique située actuellement entre 4 et 5%, au-dessus de la moyenne des pays d’Afrique Subsaharienne, a fait savoir, jeudi, le chef de division des études régionales au Département Afrique du FMI, Luc Eyraud, rapporte Aps.
CROISSANCE – « Le Sénégal aujourd’hui à une croissance qui est au-dessus de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne, entre 4 et 5% », a-t-il déclaré lors de la présentation du rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne, informe le site.
Le rapport intitulé « sur la corde raide » table « sur un ralentissement économique assez fort dans la région, lié à un ensemble de chocs mondiaux qui ont affecté l’Afrique subsaharienne », a ainsi laissé entendre Luc Eyraud, présentant les grandes lignes de cette étude.
La reprise économique en Afrique subsaharienne « a connu un coup d’arrêt brutal », selon le rapport.
« L’année dernière, l’activité a rebondi en Afrique subsaharienne, ce qui a porté la croissance du PIB en 2021 à 4,7 %. Malheureusement, cette année, la croissance devrait ralentir de plus de 1 point de pourcentage, à 3,6 %, car un ralentissement international et une hausse spectaculaire de l’inflation mondiale se propagent dans une région déjà éprouvée par une série ininterrompue de chocs », selon le document cité par l’Aps.
L’étude souligne que « le renchérissement des produits alimentaires et de l’énergie pénalise les populations les plus vulnérables de la région, et les déséquilibres macroéconomiques s’approchent de niveaux inédits depuis des décennies ».
Il en découle, selon le responsable du FMI, « une plus grande vulnérabilité de l’économie », avec des perspectives dans la région de l’Uemoa « plus fortes que dans l’Afrique en moyenne notamment parce que certains pays ont une bonne gestion macroéconomique et encore un niveau de soutien par les Etats de l’activité économique qui reste assez fort. »
« Aujourd’hui, on a 120 millions de personnes en Afrique subsaharienne qui sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, soit plus d’une personne sur dix, tandis que la dette publique dans la région subsaharienne a augmenté de façon très significative et a doublé sur les dix dernières années en passant de 30% à 60% du PIB », a indiqué M. Eyraud.
Selon lui, il urge pour les pays concernés de lutter davantage contre l’insécurité alimentaire et faire des mesures de soutien aux populations les plus vulnérables, mais aussi « limiter l’inflation », à travers un « rééquilibre des finances publiques », note le site.
Il leur a également demandé de relever « les défis du changement climatique », lequel, dit-il, « affecte beaucoup la région avec une augmentation de phénomènes météorologiques extrêmes tels que la désertification dans le Sahel à des cyclones et les inondations ».
« Et donc, les pays doivent réellement saisir cette opportunité, de changer leur modèle de croissance et de s’adapter pour développer une économie verte plus forte, plus résiliente et bénéficier de très fortes dotations des économies de la région en ressources naturelles », a-t-il expliqué.
Pour sa part, la ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, a souligné qu’il faut « aller vers l’option de la diversification économique d’autant plus que nos économies se caractérisent par une prédominance de l’exportation des matières premières ».
« Je suis convaincu de la pertinence d’orienter nos investissements dans le processus de transformation collective, afin que nos pays réussissent à tirer le plein potentiel de l’abondante dotation en ressources naturelles et humaines du continent », a-t-elle déclaré, relève la même source.
Maderpost