L’atelier de validation de la stratégie de plaidoyer de l’ICAS portant sur le développement de l’industrie du cajou au Sénégal s’est tenu ce mercredi 20 mars 2024, au siège de la Giz/Invest for Jobs situé aux Almadies, Dakar. La rencontre a vu la participation d’une vingtaine d’industriel en présentiel et en ligne avec comme objectifs spécifiques l’évaluation de la mesure d’interdiction de l’exportation de l’anacarde par voie terrestre et la présentation et la validation de la stratégie de plaidoyer aux acteurs de la filière et de ses produits dérivés.
ANACARDE – « Il s’agit d’une mesure qui a été prise par l’Etat du Sénégal sur recommandation des acteurs de la filière anacarde », a annoncé Ousmane Ka, coordonnateur de l’unité nationale de mise en œuvre du cadre intégré renforcé, structure placée sous la tutelle du ministère du commerce.
« Cette mesure visait à réglementer davantage les exportations d’anacarde au Sénégal. Elle a permis de maitriser les flux d’exportation d’anacarde. A titre illustratif elle est devenue effective à partir de 2018. Elle a permis de booster le niveau d’exportation. En 2017 on était à 56 tonnes exportées et en 2023, à 148 000 tonnes exportées par l’Etat du Sénégal ». Cette mesure a permis au Sénégal d’être considéré comme producteur et exportateur d’anacarde soutient-il.
S’agissant la transformation locale de l’anacarde, tous les intervenants de l’atelier restent unanimes sur la question. Il faudrait donc développer la transformation locale car selon M Ka, « le maillon de la transformation ne représente même pas 3 % de la production nationale d’anacarde d’où l’intérêt des échanges de ce matin pour voir quelle stratégie mettre en place pour développer davantage le niveau de transformation d’anacarde au Sénégal et ses produits dérivés ».
Selon Alioune Camara, industriel et ingénieur de formation, « il est important de voir les voies et moyens pour parvenir à un développement de la transformation. Il faudrait aujourd’hui qu’on comprenne tous les enjeux liés à la transformation ». En effet, il s’est appuyé sur l’exemple de la Côte d’Ivoire qui, en 5 ans, a réussi à construire 10 usines et plus de 12 000 emplois créés. Il y a donc une valeur ajouté phénoménale qui ressort de la filière anacarde.
Pour sa part, Ibrahima Doucouré, chargé du portefeuille au niveau du Fonds national du développement agrosylvopastoral, affirme que « l’Etat du Sénégal est membre fondateur du Conseil international consultatif du cajou et qui regroupe les pays producteurs de cajou de la CEDEAO. Le Conseil a pour mission d’élever le taux de transformation des producteurs à 30 % au niveau national ».
Il s’agit d’une filière qui peut nous apporter beaucoup surtout en termes de création d’emplois. Et même par rapport à la consommation car selon M. Doucouré, « il y a des apports en matière de santé et c’est énorme. Ces apports sont toujours méconnus par la population. C’est un travail qui reste à faire pour mettre l’accent aussi sur la consommation de l’anacarde car beaucoup estiment que mélanger le cajou avec le lait est dangereux. Les études qui ont été faites sur cette question montrent que le mélange ne présente aucun effet néfaste ».
Enfin pour Matthieu Sogard, chef du programme Invest for Jobs mise en œuvre par la Giz, « le champ des possibles est ouvert et très vaste, la filière est jeune, les industriels sont assez récents, les régions de la Casamance et Fatick ont des anacardiers, les rendements s’améliorent ». Cela veut dire tous les éléments sont présents pour accroitre la production et l’exploitation de l’anacarde.
Pour cela, il faut que l’Etat puisse appuyer les investissements et d’intégrer la filière les politiques et programmes de développement.
Maderpost / B.A.T