Entre 2019 et 2023, il y a une hausse significative des exportations du Sénégal vers la Mauritanie, a indiqué lundi à Dakar, Serigne Guèye Diop, ministre sénégalais de l’Industrie et du Commerce.
EXPORTATIONS – « (…) les exportations du Sénégal vers la Mauritanie ont augmenté de façon significative, passant de 39,7 milliards (FCfa-ndlr) en 2019 à 112,8 milliards en 2023, soit une augmentation de 184% en valeur relative. De même, les importations sénégalaises en provenance de la Mauritanie se sont également accrues de 37% en valeur relative, passant de 3,3 milliards en 2019 à 4,6 milliards en 2023. Tout en saluant cette progression, il est cependant regrettable de noter que nos échanges ne sont pas à la hauteur de leur énorme potentiel insuffisamment exploité par les opérateurs économiques des deux bords. Nous devons donc travailler ensemble, pour relever notre commerce bilatéral, en particulier dans le cadre du renforcement du commerce intra-africain à travers notamment la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) », a dit Serigne Guèye Diop.
S’exprimant à l’ouverture de la 1ère édition du Forum économique Sénégal-Mauritanie (FESM), le ministre Diop a affirmé que le marché continental constitue sans nul doute une opportunité pour renforcer l’intégration commerciale entre les deux pays, mais également développer des chaines de valeur complémentaires.
« Dans cette perspective, a-t-il poursuivi, il nous faut travailler en synergie pour l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires existants dans les relations commerciales entre les deux pays, coordonner la mise en œuvre, par la coopération de nos administrations concernées, des instruments juridiques et opérationnels de la Zlecaf, en particulier ceux qui facilitent les changes et soutiennent l’intégration des petites et moyennes entreprises aux chaines de valeurs régionales et continentales ».
A son avis, outre le commerce et l’économie, les axes de collaboration entre Dakar et Nouakchott portent sur la diplomatie et l’intégration régionale, la coopération en matière de sécurité, la gestion des ressources maritimes et hydrique, notamment dans le cadre de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), entre autres.
« Sur le plan de la coopération diplomatique, les relations sont établies depuis l’indépendance des deux pays et nos deux Etats collaborent au sein des organisations régionales et internationales dont ils sont ensemble membres. Dans les autres domaines, je voudrais relever, pour m’en féliciter, quelques résultats importants dont la signature, en janvier 1971, d’une convention bilatérale en vue d’éliminer la double imposition et de lutter contre l’évasion fiscale, la signature d’accords de pêche pour faire face à la raréfaction des ressources halieutiques et la promotion d’une pêche durable, la facilitation de l’approvisionnement en bétails pour la célébration des fêtes religieuses, la signature d’une convention relative au régime fiscal applicable aux entreprises en charge de l’exécution des marchés communs du pont de Rosso, la mise en place d’un cadre de lutte contre la criminalité transfrontalière ainsi que la tenue régulière des réunions des commandants de zones frontalières pour faciliter la coordination et la résolution des problèmes qui pourraient surgir sur la zone frontalière des deux États », a encore dit Serigne Guèye Diop.
De son côté, le ministre mauritanien des Mines et de l’Industrie, Tidjane Thiam a insisté sur les accords de pêche liant les deux pays ainsi que l’élevage, avec leur potentiel d’investissement pour les hommes d’affaires sénégalais.
« Aujourd’hui, le développement du secteur de l’élevage est un levier de développement sur lequel nous devons travailler. Avec un potentiel de production annuel de 180 000 tonnes de viande rouge, 213 000 tonnes de lait et près de 5 millions de pièces de peaux brutes, des opportunités d’investissement s’ouvre à nos deux secteurs privés », a dit M. Thiam.
Maderpost / Apa