Le GIEC nous avait déjà avertis, Le Sahel est l’une des régions du monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Tous les scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ou GIEC montre un niveau de température qui augmente dans la région sahélienne, jusqu’à 1,5 fois supérieur à la moyenne mondiale.
TRIBUNE – Un défi majeur pour les pays d’Afrique notamment ceux de la bande sahélo-saharienne dont le Sénégal.
Le Rapport national sur le climat et le développement (CCDR) de la Banque Mondiale quantifie l’impact négatif et contre- productif des risques climatiques à plus de 9,4 % du PIB d’ici 2050, soit 3 500 milliards de FCFA d’ici 2050, en parallèle avec la mise en œuvre de l’agenda de transformation économique et d’émergence Sénégal 2050.
A l’échelle du sous-continent, c’est un coût que peut difficilement supporter les pays sahéliens dans un contexte de surendettement et surtout de non-respect par les parties prenantes de leur engagement vis-à-vis du continent au titre des accords de Paris de décembre 2015.
L’Afrique attendait 100 milliards par an des pays de l’OCDE au titre des programmes d’atténuation ou d’adaptation climatique pour accroître la résilience du continent.
Aucun pays donateur n’a respecté ses engagements.
Le risque climat est transversal, son impact se reflète à travers toute l’activité humaine dans nos sociétés, cependant ses effets sur l’agriculture en particulier, le secteur primaire en général appelle des actions urgentes, fortes et soutenues des décideurs politiques si l’Afrique ne veut pas connaître des périodes de disette, malnutrition, sous-nutrition qui déciment les populations, accentuent les maladies et pandémies avant de les pousser vers les villes ou l’émigration d’un pays à un autre.
Les risques de déstabilisation de nos pays sont donc réels. Le risque d’endettement et le risque climat restent les défis majeurs et contemporains pour le continent qu’il faut adresser dans l’urgence.
Pour la banque mondiale cinq pistes sont à envisager, entre autres :
- Promouvoir les énergies non fossiles, les transports et habitats verts et écologiques tout en maintenant dans nos pays la biodiversité existante pour absorber les émissions de carbone, une gestion holistique et écologiquement respectueuse de l’exploitation des ressources naturelles en mettant l’accent sur la résilience et l’intégrité des écosystèmes naturels et leur résilience, et enfin renforcer les couches vulnérables surtout les jeunes et femmes en soins de santé primaire à travers des filets de couverture sanitaire adaptés.
Il est essentiel de revoir la matrice risque de l’agenda Sénégal 2050 au regard de la donne climat dans un contexte de saturation des sources de financement classiques avec les bailleurs et partenaires traditionnels, le rapport de la BM sonne ainsi comme un avertissement….
Moustapha Diakhaté, Expert et Consultant Infrastructures