La région de Sédhiou (Sud) est arrivée en tête des régions les plus pauvres du Sénégal avec un taux de pauvreté de 65,7 %, a-t-on appris d’une étude de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie.
ANSD – “En ce qui concerne le niveau de pauvreté par région, il ressort de l’analyse que les régions de Sédhiou (65,7%), Kédougou (61,9%), Tambacounda (61,9%), Kolda (56,6%), Kaffrine (53,0%) et Ziguinchor (51,1%) sont les plus touchées’’, a notamment révélé l’enquête consacrée aux conditions de vie des ménages.
L’étude menée entre 2018 et 2019 fait également ressortir des disparités en termes d’accès aux services associés au logement (électricité, internet, eau, assainissement, énergie de cuisson) suivant le milieu de résidence du ménage et la situation de pauvreté. Les populations de la zone rurale et les ménages à faible revenu ont un accès plus limité à ces services.
Par ailleurs, les résultats de l’enquête rendus publics lundi montrent que l’insécurité alimentaire reste toujours une réalité au Sénégal. Elle affecte plus le milieu rural, les pauvres et les régions de Kolda, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda et Matam.
“En considérant la perception des ménages sur leur propre niveau de pauvreté, 50,9% des sénégalais se considèrent comme pauvres (soit 42,9% pauvres et 8 % très pauvres)’’, note le rapport consulté par l’APS.
Le Sénégal a réalisé, sur l’initiative de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), une enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) financée par la Banque mondiale (BM).
L’EHCVM est une des composantes principales du programme d’harmonisation et de modernisation des enquêtes sur les conditions de vie (PHMECV) dont l’objectif est de renforcer les capacités des Etats membres de l’union dans la conception, la mise en œuvre, le traitement et l’analyse des données d’enquêtes pour l’évaluation de la pauvreté, a rappelé l’ANSD.
Elle souligne que cette initiative de la Commission se justifiait par la faible comparabilité des indicateurs de pauvreté entre pays ; et dans certains pays, la comparabilité temporelle est sujette aux mêmes difficultés.
L’EHCVM permet de fournir les données pour le suivi/évaluation de la pauvreté et des conditions de vie des ménages dans chacun des pays membres de l’union.
Cette enquête d’envergure nationale a porté sur un échantillon de 7156 ménages et a mobilisé d’importantes ressources financières et matérielles.
La collecte s’est tenue en deux vagues ayant duré chacune 3 mois. La première vague s’est déroulée de septembre à décembre 2018 et la seconde d’avril au mois de juillet 2019. Deux questionnaires ont été élaborés : l’un est administré aux ménages et l’autre conçu pour collecter des informations sur les localités de ces ménages.
Maderpost / Aps