Les autorités sénégalaises ont décidé de procéder à la destruction du marché Sandaga peu après la fête de l’Aïd El Kébir avant de le reconstruire et le remettre sur pied en 2021 sous nouvelles conditions pour les commerçants, annonce le quotidien L’Observateur dans sa livraison de ce mardi.
RECONSTRUCTION – Le très bordélique marché Sandaga qui plus est en ruine vit ses dernières heures si l’on en croit L’Observateur qui informe que les autorités ont décidé de mettre un terme à l’anarchie mais aussi et surtout aux risques que courent commerçants et usagers de l’un des marchés modernes les plus vieux du Sénégal, voire de l’Afrique de l’Ouest.
Construit entre 1933 et 1935 sous l’ère coloniale, en centre-ville, dans le plateau, ce marché de type soudanais, présente des “anomalies“, selon un rapport technique de la Direction de la protection civile, du Groupement des sapeurs pompiers, de la Direction de la construction, de la Direction de l’urbanisme et de l’architecture.
Le rapport technique qui fait loi
Sandaga “ne présente plus les garanties de sécurité nécessaire au maintien de la sécurité publique et son effondrement partiel ou total peut être un danger pour les occupants ou pour les passants, ou pour les cantines aux alentours et pour toute personne susceptible d’y pénétrer”.
La vétusté de l’édifice dont l’état de dégradation est très avancé inquiète dans la mesure où le bâtiment est affecté dans sa structure, surtout dans les ouvrages en béton armé et des maçonneries. Le rapport parle de “fissures structurelles par endroits, des enrobades éclatées, le ferrage rouillé, des escaliers défectueux, des dallettes de protection protection fissurées et des gouttières bouchées ou défectueuses”.
Il s’y a joute des “fers rongés par la rouille, des installations électriques défectueuses, un réseau d’assainissement adéquat inexistant. Et pire la dalle maintenant non étanche est en voie d’effondrement. Une situation née de la défection du revêtement d’étanchéité qui rend fragile la dalle de la toiture terrasse.
Remise en question des travaux précédents
Par ailleurs, la surexploitation du bâtiment à deux étages abritant la fabrique artisanale du l’avenue Jean Jaurès inquiète les techniciens. Ils la considèrent comme une poudrière parce que pas suffisamment aérée et ne disposant pas d’exutoire de fumées. Le marché n’est pas à l’abri d’un incendie dévastateur.
Les techniciens ont de plus prescrit la fermeture des voies d’accès et la réhabilitation d’urgence du marché. Pour plus de sécurité, ils ont souhaité une présence policière permanente.
10 milliards pour un Sandaga nouveau
Le nouveau marché Sandaga qui sera construit sur les cendre du premier devra respecter les exigences du respect du patrimoine historique. Annoncé d’un coût de 10 milliards de francs CFA entièrement financé par l’Etat du Sénégal, le Sandaga nouveau sera constitué, d’une part, d’un bâtiment historique avec une mezzanine et un parking en sous-sol et d’autre part, avec un rez-de-chaussée, un niveau supérieur et une terrasse. Le nouveau marché devra offrir 949 étals aux vendeurs de légumes, fruits, poisson, viande et autres denrées.
Les commerçants déjà sur place seront prioritaires indique L’Observateur.
Il sera ceinturé par un bâtiment annexe de 5 étages avec sous-sol pour recaser les cantines aux alentours du marché qui sera livré en 2021, après deux ans de travaux.
Pour rappel, le marché Sandaga a connu un violent incendie en octobre 2013, à la suite duquel l’idée de le refaire avait été agitée.
Le 13 mai dernier s’est tenue une réunion présidée par le Gouverneur de Dakar pour valider le projet de reconstruction du marché Sandaga à annoncé Alioune Ndoye, maire de Dakar plateau.
Le chef de l’Etat avait promis d’allouer une enveloppe de 5 milliards de francs CFA pour le réhabiliter.
Maderpost