Le Conseil constitutionnel a publié, samedi 20 janvier 2024, la liste officielle des candidats retenus pour l’élection présidentielle de février 2024. Sur les 21 qui avaient franchi l’étape des parrainages, seul Karim Meissa Wade n’a pas été retenu.
PRESIDENTIELLE 2024 – C’est désormais officiel, 20 candidats sont en lice pour succéder au Président Macky Sall. Entre doublure, plan B, néophytes et briscards, c’est un véritable “salade bowl” qui nous est servi.
Entre doublure et plan B
Il y’a sept mois, les noms de Macky et d’Ousmane Sonko résonnaient dans toutes les oreilles. Pour le premier, ses sympathisants, militants voire responsables de coalition clamaient urbi et orbi qu’il sera candidat à sa propre succession. Inutile de revenir sur le tohu-bohu que cela entraina sur la scène juridico-politique.
Pour l’autre, ses partisans restaient plus que jamais persuadés de son éligibilité au point de nous vendre qu’ils n’avaient pas de plan B, du moins qu’Ousmane était leur plan A et Sonko leur plan B ou Z.
Bref, on était encore loin du scénario d’aujourd’hui : ni Macky encore moins Ousmane Sonko ne participeront à cette présidentielle.
Après quelques semaines de concertations internes, le camp du pouvoir a misé sur l’actuel Premier ministre, Amadou Ba, un technocrate arrivé dans l’arène politique sur le tard et jusqu’à cette période-là à l’étroit.
Finalement, malgré vents et marrées, Amadou Ba est devenu le candidat de la “continuité”, du “3e mandat” de Macky comme l’ont appelé certains opposants.
De l’autre, de fil en aiguille, les espoirs autour de la candidature d’Ousmane Sonko s’amenuisaient et cédaient à la realpolitik. Conséquence, une agglomération d’hypothèses autour du candidat du “projet”. Le dauphin Bassirou Diomaye Faye, Cheikh Tidiane Dièye, Habib Sy ont tous atterri à la place “d’el phénoméno” : quel phénomène politique !
Le briscard
Parmi les candidats retenus, Idrissa Seck se fait remarquer par son expérience. Il est le seul, parmi les candidats à participer à trois élections présidentielles (2007, 2012 et 2019).
A 64 ans l’ancien premier ministre, président du CESE et maire de Thiès…joue son va-tout présidentiel pour sa 4e campagne électorale.
Pourra-t-il se réinventer pour convaincre l’électorat allergique aux volte-face, alliances surprenantes ? En tout cas son éloquence qui ne souffre contestation lui sera bon compagnon tout au long de cette campagne.
Des expérimentés politiques en quête d’ancrage national
Khalifa Ababacar Sall, du haut de ses 67 ans et de son expérience politique et électorale pour avoir été ministre et maire de la Ville de Dakar est à surveiller même son ancrage national reste à désirer.
Mahamed Boun Abdallah Dionne, ancien premier ministre est aussi à surveiller. Il pourrait faire partie des surprises de ces élections. Longtemps premier ministre et ancien directeur de campagne de Benno, il maitrise bien la cartographie électorale et a un carnet d’adresse bien garni.
Aliou Mamadou Dia du PUR, bien que novice, aura son mot à dire dans ces élections. Son parti est un appareil électoral qui a un maillage national certains mais son manque de notoriété spontanée pourrait jouer contre lui.
Malick Gackou, Déthié Fall, Thierno Alassane Sall, Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao sont à identifier dans cette catégorie.
Des néophytes
Cette présidentielle verra aussi la participation de plusieurs novices en politique.
Plusieurs des candidats découvrent ce que c’est être candidats à la présidentielle. Inutile de citer les noms puisque même les véritables challengers sont à leur première candidature. D’ailleurs c’est la classe dominante. Hormis Idrissa Seck, Mamadou Lamine Diallo, tout le reste découvre le statut de candidat à une élection présidentielle.
Un meelting pot constitué de technocrates, de capitaine d’industrie entre autres pour garnir le charme de l’essence même de la démocratie.
Deux femmes
Après Diouma Dieng Diakhaté et Amsatou Sow Sidibé en 2012, deux autres candidates seront en lice pour ces joutes : il s’agit d’Anta Babacar Ngom et Rose Wardini.
La Jeunesse
Pape Djibril Fall, Bassirou Diomaye Faye et Anta Babacar Ngom symboles d’une jeunesse, de plus en plus engagée dans l’arène politique. Une jeunesse faim du pouvoir.
La campagne électorale démarre le 4 février 2024 et se poursuivra jusqu’au 23 février 2024. Bonne campagne à toutes et à tous !
Maderpost / Mamadou Ba