C’est à du lourd que s’attaque la Douane sénégalaise pour ne pas dire à une montagne imprenable tant les clients auxquels elle s’en prend dans l’affaire de la saisie record de drogue dure au port de Dakar il y a quelques semaines, sont des filiales de multinationales qui ont dicté et continuent de dicter leur loi en Afrique, ce d’autant que leur pavillon est toujours défendu par leurs Etats.
DROGUE – La Douane sénégalaise ne fait rien d’autre que de reposer sur ses textes qui lui en donnent l’opportunité de sévir pour mettre son grappin sur les agents inculpés dans la double saisie de drogue dure au Port de Dakar (238 kilogrammes et 798 kilogrammes de cocaïne pure), et par conséquent sur l’armateur Grimaldi et Dakar Terminal qui tombent bien entendu le coup du redouté Code des douanes.
On peut même croire que ce n’est pas sans l’onction de leur tutelle, le ministère de l’Economie, que les gabelous agissent ainsi. Les supposés contrevenants, Grimaldi et Dakar Terminal étant des poids lourds, il serait difficile d’imaginer les soldats de l’économie leur faire face avec autant d’aplomb sans couverture dans cette affaire qui sent à mille lieux une fin par un dénouement politique, quand on sait surtout que ce n’est pas l’argent qui coule à flot dans les flux sociaux.
A moins qu’il n’ait été demandé à la Douane sénégalaise de taper fort pour une bonne récolte dont partie importante ira dans les caisses du trésor et l’autre dans le fonds douanier.
Quoiqu’il en soit le très bien informé Libération écrit que les gros clients « non seulement vont casquer gros, pour éviter des saisies tous azimuts et fermer boutique, mais encore que leurs directeurs généraux respectifs risquent la prison, car la Douane réclame à Grimaldi et Dakar Terminal pas moins de 243, 214 milliards de Fcfa en guise d’amendes. »
En effet, la valeur des 238 kilogrammes de drogue a été estimée à 19,040 milliards de Fcfa ; celle des véhicules ayant permis de masquer la fraude à 177, 249 millions de Fcfa et la valeur du navire qui transportait la marchandise à 80 milliards de Fcfa.
Soit un montant global de 99, 217 milliards de Fcfa. Pour la Douane, « selon le Pv il ne fait aucun doute que la responsabilité des acteurs supposés ayant participé à cette chaîne de fraude est engagée selon les articles 369, 375, 376, 379, 381, 382, 393 et 396 ».