Contestations tous azimuts, atmosphère politique tendue, des séries d’événements macabres, la grève des transporteurs et son lot de désagréments : iGFM a épinglé les événements marquants des 12 derniers mois dans notre pays.
SENEGAL – Affaire Sonko–Adji Sarr
Lundi 8 février, Dakar suffoque. L’atmosphère est chargée de gaz lacrymogène et de fumées de pneus et voitures brûlés. Toutes les rues du quartier huppé de Cité Keur Gorgui, sont bloquées par la police. Il est quasiment impossible de s’approcher du domicile de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, devant lequel des centaines de sympathisants manifestent leur soutien. C’est le jour de sa convocation à la gendarmerie nationale. Six jours plus tôt, une jeune fille de 20 ans avait déclenché une vague de polémique sans précédent dans l’histoire politique du Sénégal en accusant l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019 de « viols et menaces de mort ». « Il m’a transformée en objet sexuel et je n’arrive plus à vivre ces viols répétés », dit-elle, selon un extrait de la plainte diffusé dans des médias sénégalais.
Des accusations que rejettent en bloc les partisans du député et dirigeant du Pastef, dénonçant un « complot ». Les manifestations ont tourné aux heurts avec les forces de l’ordre. Si aucun bilan officiel n’avait été communiqué, des morts, d’importants dégâts matériels, des arrestations et des blessés ont été constatés dans le pays.
Barth et le spectre de Mars
Les tensions préélectorales ont gagné Dakar le mercredi 10 novembre. La capitale du Sénégal a été le théâtre de heurts entre partisans d’un candidat à la mairie et forces de l’ordre ravivant le spectre des émeutes de mars. On assiste à un scénario étrangement similaire au prologue des troubles d’il y a huit mois. Le cortège conduisant au tribunal un farouche opposant au pouvoir avec des centaines de supporteurs dans son sillage, s’est heurté à plusieurs reprises aux barrages de gendarmes ou de policiers. Les sympathisants de Barthélémy Dias ont à chaque fois, lancé des pierres, les forces de sécurité ripostant par des tirs de lacrymogènes. Au bout du compte, le convoi parvenait à forcer le barrage et poursuivre la progression en mode « stop and go« .
Le candidat à la mairie de Dakar avait fait de cette convocation une épreuve de force. Il est convoqué pour un dossier qui remonte à 2011. L’attaque de la mairie de Mermoz Sacré-Cœur par de supposés « nervis » du Parti démocratique sénégalais (PDS), des hommes de main. Des coups sont tirés. Un homme, Ndiaga Diouf, est tué. C’est dans cette affaire que Barthélémy Dias, déjà condamné à six mois de prison ferme en 2017 est convoqué à la cour d’appel.
Scandale sur le diadème !
L’affaire, pour ne pas dire le scandale, a cristallisé tous les débats durant le mois de Décembre. Élue reine de beauté en 2020, Ndèye Fatima Dione affirme avoir été victime de violences sexuelles et s’être retrouvée enceinte à la suite d’une agression subie lors d’un voyage organisé par le comité d’organisation de l’élection Miss Sénégal.
la sortie maladroite d’Amina Badiane, présidente du Comité Miss Sénégal, lors d’une conférence de presse le jeudi 18 novembre, suscite une polémique qui ne semble pas près de dégonfler.
Les excuses finalement présentées par Amina Badiane dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, n’ont guère convaincu. Une pétition lancée par la plate-forme Ladies Club pour demander «le retrait immédiat de la licence d’exploitation et la dissolution de ce comité qui fait clairement, par la voix de sa présidente, l’apologie du viol» a rassemblé plus de 61 000 signatures.
La tragédie de l’année
C’était le choc du mois de Novembre. Un fait divers macabre impliquant un médecin en instance de divorce, qui aurait empoisonné ses trois enfants avant de se suicider dans sa clinique. Il a administré une injection mortelle à ses trois enfants (un garçon et deux fillettes) avant de se donner la mort en s’ouvrant les veines.
En instance de divorce, il partageait la garde des enfants avec son épouse gynécologue et il les voyait le week-end, ont-ils rapporté. Samedi, il est allé les chercher chez leur mère avant de mettre fin à leurs jours avant de se suicider dans sa clinique.
L’affaire la plus honteuse de l’année
L’année 2021 a aussi été marquée par la très sale affaire de trafic de passeports diplomatiques qui a éclaboussé des députés, des gendarmes officiant au palais présidentiel, des hommes d’affaires, des agents du ministère des affaires, entre autres. Le député Mamadou Sall a, lui-même, été emprisonné dans cette affaire. De l’autre côté, Kilifeu aussi a été mis aux arrêts, puis remis en liberté dans une affaire de trafic présumé de visas.
Dakar paralysé, Dakar amorphe
Le 2 Décembre, les transporteurs ont décrété une grève de 48 heures pour protester, entre autres, contre les innombrables « abus » des forces de l’ordre. Cette grève qui concerne le transport public et privé a fortement handicapé les usagers dans la capitale sénégalaise.
Maderpost / Igfm