Dans la nuit du samedi 09 au dimanche 10 juillet, Pape Mamadou Seck, membre présumé de la « Force Spéciale » a rompu volontairement le lien de la détention, en s’évadant de la MAC du pavillon spécial. Un dispositif de recherche a été enclenché et le fugitif a été arrêté, ce dimanche 24 juillet vers les coups de 9 heures, à Darou Karim, une localité située dans le département de Mbacké. Selon certaines informations, le mis en cause a été arrêté chez son marabout. Les enquêteurs auraient suivis sa copine qui l’avait rejoint à Darou Karim. C’est sur ces entrefaites qu’on se pose la question de savoir est-ce que le marabout et la copine ne pouvaient pas être poursuivis pour recel de malfaiteur ? EVASION DE PAPE MAMADOU SECK – En effet, le recel est prévu par les dispositions pertinentes du code pénal en ces articles 238 et 239. Ces dispositions définissent le recel de malfaiteur comme étant le fait de fournir à la personne auteur ou complice d’un crime ou d’un acte de terrorisme un logement, un lieu de retraite, entre autres, moyens d’existence ou tout autre moyen qui puisse soustraire cette personne-là aux recherches ou une arrestation. Interrogé sur cette question, Me Aboubacry Barro, avocat à la Cour a répondu que : « vous savez qu’en matière délictuelle ou criminelle pour qu’il y ait une infraction, il faut nécessairement la réunion de trois éléments constitutifs à savoir l’élément moral, l’élément matériel et l’élément légal. Il faut aussi qu’on ait la preuve que la personne a agi intentionnellement en sachant que la personne est recherchée pour meurtre, complicité, terrorisme, etc. Dans ce cas d’espèce, il y’a souvent des appels à témoin », a déclaré l’avocat. Avant d’ajouter : « il faut que ce dernier soit au courant qu’effectivement la personne est en fuite et qu’elle est recherchée. Si tel est le cas, il risque la même peine que la personne recherchée. Ça peut aller de 10 ans jusqu’à la perpétuité ». S’agissant de sa présumée copine, l’avocat rappelle que la loi dit que sont exceptés de ces dispositions les parents, les conjoints, les frères et sœurs. « Ici, il s’agit d’une copine et cette dernière pourrait être poursuivie pour recel de malfaiteur. Étant entendu que la personne a agi en connaissance de cause. Maintenant au Sénégal, il y’a des réalités sociologiques. Le marabout, le père de famille, a l’obligation de protéger son disciple, son fils. C’est des comportements de savoir vivre. Au plan sociologique certaines pratiques se comprennent au Sénégal », a toutefois précisé Me Barro. Concernant le jugement, il dépendra de l’infraction pour laquelle l’auteur principal est poursuivi. « S’il est poursuivi pour meurtre ou terrorisme bien évidemment l’affaire va aller en information judiciaire. Un magistrat instructeur sera saisi par le procureur de la République. Et en matière criminelle la durée de l’instruction est illimitée », a aussi ajouté la robe noire. Au moment où nous écrivions ces lignes, la copine est placée en position de garde à vue. Au moment où Pape Mamadou Seck retourne dans sa cellule. À noter qu’aucune décision n’a encore été prise à l’encontre du marabout. Pour mémoire, Pape Mamadou Seck a été placé sous mandat de dépôt pour complot contre l’autorité de l’État, actes de nature à occasionner des troubles politiques à compromettre la sécurité publique, association de malfaiteurs en rapport avec une entreprise terroriste, destruction de biens appartenant à l’État, détention et transport de produits et subsistances incendiaires en vue de la commission d’actes en rapport avec une entreprise terroriste. Maderpost / Emedia ]]>
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