Trois jours après l’attaque de son domicile lors d’une présumée tentative de coup d’État, Vital Kamerhe, ministre de l’Économie dans le gouvernement sortant de la République démocratique du Congo, a été élu mercredi 22 mai président de l’Assemblée nationale.
RDC – Un processus de sélection en avait fait l’unique candidat et son élection au perchoir, lors d’une séance publique de l’Assemblée, était une formalité. Les seules voix qui lui ont échappé étaient 36 bulletins nuls ou blancs, sur un total de 407 votants. Vital Kamerhe, 65 ans, figure de la politique congolaise, retrouve un poste qu’il avait occupé de 2006 à 2009, sous la présidence de Joseph Kabila.
Passé ensuite dans l’opposition, il avait fondé son parti, l’Union pour la nation congolaise (UNC), avant de devenir un allié de Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et largement réélu le 20 décembre. En 2020, alors directeur de cabinet du chef de l’État, il était accusé de détournement de fonds et condamné à vingt ans de prison. Il sera libéré un an plus tard et acquitté en appel en 2022.
En mars 2023, il revenait sur le devant de la scène comme ministre de l’Économie, avec rang de vice-Premier ministre. Élu député de la majorité aux élections de décembre, il avait été choisi le 23 avril comme candidat de « l’Union sacrée », plateforme politique pro-Tshisekedi, à la présidence de l’Assemblée. Mais, faute de consensus initial, il avait fallu pour cela une primaire, qu’il a remportée face à deux autres prétendants.
La composition du reste du « bureau définitif » de l’Assemblée a ensuite fait l’objet elle aussi d’âpres discussions, reportant son élection à mercredi, alors qu’elle avait été programmée pour samedi dernier.
Entre-temps, il y a eu à Kinshasa ce que l’armée a qualifié de « tentative de coup d’État ». Au petit matin du 19 mai, des hommes armés ont attaqué le domicile de Vital Kamerhe, dans le quartier huppé de la Gombe, avant d’investir non loin de là le palais de la Nation, qui abrite des bureaux de Félix Tshisekedi. Les partisans de Vital Kamerhe sont convaincus qu’il s’agissait d’une tentative d’assassinat de leur champion, sorti indemne de l’attaque, durant laquelle deux policiers chargés de sa protection ont été tués.
L’élection du bureau de l’Assemblée devrait dégager la voie pour la mise en place du gouvernement.
Maderpost / Sud quotidien