De plus de 60 au début des années 2000, le nombre de pays pauvres ne s’élève plus qu’à trente-quatre, souligne le rapport 2019 de la Banque mondiale sur les perspectives économiques. Une étude sanctionnée, entre autres, par la relégation du Sénégal dans la catégorie des pays à faible revenu, avec 950 dollars us (environ 552 425 FCfa) de Rnb par habitant, en dessous du seuil des pays à revenu moyen..
RNB – Le rapport accable le taux de croissance du pays. Malgré les performances économiques chantées à tout bout de champ par le régime du Président Macky Sall, le Sénégal traîne les pieds.
La situation économique est moins prometteuse que lors des dernières années. Avec un taux de croissance du Produit intérieur brut (Pib) projeté à 6,9% en 2019, contre 6,8% en 2018, le Sénégal a été relégué dans la catégorie des pays à faible revenu.
D’après le rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques globales, publié mardi dernier, 04 juin 2019, le Sénégal est retombé dans la catégorie des pays à faible revenu, derrière la Mauritanie (1 100 dollars, environ 639 650 F Cfa).
Selon les chiffres de la Banque mondiale, le Revenu national brut (Rnb) par habitant du Sénégal est à 950 dollars us (environ 552 425 FCfa) en 2019. C’est à dire en dessous du seuil des pays à revenu moyen.
Méthodologie. Pour l’exercice 2019 en cours, les économies à faible revenu sont définies comme celles dont le Rnb par habitant, calculé selon la méthode Atlas de la Banque mondiale, est inférieur à 995 dollars us (578 592,5 FCfa).
Les économies à revenu intermédiaire de la tranche inférieure sont celles dont le Rnb par habitant se situe entre 996 (579 174 FCfa) et 3 895 dollars us (2 264 942,5 FCfa).
Les économies à revenu moyen supérieur sont celles qui ont un Rnb par habitant compris entre 3 896 (2 265 525 FCfa) et 12 055 dollars us (7 009 982 FCfa). Les économies à revenu élevé sont celles qui ont un Rnb par habitant supérieur 12 055 dollars us (7 009 982 FCfa).
Le rapport souligne que le Sénégal a subi une série de chocs défavorables, ayant précédé sa relégation au statut de pays à faible revenu, qui ont pesé sur le Revenu national brut par habitant.
«Le déclin des prix des matières premières dès 2011, a été aggravé par deux sécheresses consécutives qui ont fortement perturbé la production agricole, entre 2011 et 2014. Ces chocs climatiques ont entraîné aussi une famine répandue, alors qu’une crise énergétique de longue durée a ralenti l’activité économique, à plusieurs reprises, jusqu’au milieu de la décennie», indique le rapport.
Dans la foulée, le rapport fait savoir que dans les pays à faible revenu dépourvus de ressources naturelles, la croissance a été soutenue par l’investissement robuste dans la construction d’infrastructures (Rwanda, Sénégal).
Sur un autre registre, les experts de la Banque mondiale expliquent que les remises et les effacements de dettes au début des années 2000, ont aussi apporté un véritable bol d’air à ces pays fortement emprunteurs. Grâce à une croissance qui, en moyenne, s’est élevée à 5,8% entre 2001 et 2018, ces pays pauvres ont investi dans les infrastructures (électricité et communication), l’éducation et la santé, améliorant d’autant leur situation économique.
Au total, 32 pays à bas revenu ont accédé au statut de pays à revenu intermédiaire et permis à 20% de leur population de sortir de la pauvreté. «Cependant, la situation est moins prometteuse aujourd’hui, qu’elle ne l’a été depuis ces vingt dernières années.
Quatre pays, depuis 2016, sont retombés dans la catégorie des pays à faible revenu (Sénégal, Tadjikistan, Yémen et Syrie). Soit en raison de conflits (Yémen, Syrie), de chocs climatiques (Sénégal) qui ont bouleversé leur agriculture, ou d’une hausse rapide de la population (Tadjikistan)», ajoutent-ils.
Solutions. Ainsi, «pour réduire la pauvreté et améliorer les niveaux de vie des populations, la croissance économique doit être plus soutenue», déclare David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.L’expert précise que la dynamique actuelle reste fragile, tandis que la hausse des niveaux d’endettement et la faiblesse des investissements dans les économies en développement les empêchent d’exploiter tout leur potentiel.
«Les gouvernements doivent impérativement engager des réformes structurelles pour améliorer l’environnement des affaires et attirer des investissements. Ils doivent également faire de la gestion transparente de la dette, l’une de leurs priorités, de sorte que ces nouvelles ressources contribuent effectivement à la croissance et à l’investissement», indique-t-il.
Fallou FAYE/L’OBS