Les habitants de Sébou, dans le département de Bakel, aiment présenter leur localité comme “le dernier village du Sénégal”, à la frontière avec le Mali.
ECONOMIE – Cette dénomination ne doit en effet rien au hasard, car se rendre dans cette localité relève d’un véritable parcours du combattant. Le voyageur n’a en fait d’autre choix que d’emprunter des pistes. Mais en cette période d’hivernage, celles-ci sont rendues impraticables en certains endroits par des flaques d’eau. Ce qui oblige à les contourner.
Et comme il est difficile de se repérer au milieu de ces collines verdoyantes, il faut se renseigner pour s’assurer qu’on est on est sur le bon chemin.
Au bout d’une dizaine de kilomètres, surgit enfin Sébou. Avec ses 1.500 habitants, il est le “dernier village du Sénégal” avant le Mali, situé de l’autre côté du fleuve. Ici, on est à cheval sur deux frontières ,puisque la Mauritanie se trouve à 6 km seulement.
Sébou est une localité peuplée d’agriculteurs et d’éleveurs et surtout une terre d’émigration.
Après 300 ans d’existence, les habitants du village “se sentent plus Sénégalais” maintenant, sourit Mamadou Oumar Diallo, natif de Sébou et conseiller municipal à Ballou. En effet, depuis le 13 décembre 2019, la localité a accès à l’électricité grâce au Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), pour un coût de 75 410 001 francs Cfa avec le raccordement aux réseaux Moyenne tension (MT) et Basse tension (BT).
Un programme qui a imprimé ses marques
Le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) a été lancé en 2015 par le gouvernement du Sénégal, avec l’appui technique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Ce programme vise l’amélioration de l’accès des populations rurales aux services sociaux de base à travers la mise en place d’infrastructures socio-économiques, tout en favorisant l’implication des acteurs locaux dans le développement économique et social de leurs localités.
Sur le plan de l’ancrage institutionnel, le PUDC était rattaché de 2015 à 2019 à la Primature. Mais depuis 2019, le programme se trouve sous la tutelle du ministère du Développement communautaire et de l’Equité territoriale.
Sa phase 1 a été financée sur ressources internes (123 milliards de francs Cfa). Après plus de quatre années de mise en œuvre, les résultats obtenus constituent une contribution significative à cibles sectorielles de la première phase du Plan Sénégal émergent (PSE), le nouvel référentiel des politiques publiques du Sénégal.
Sous la houlette de son Directeur national Cheikh Diop, le programme a imprimé sa marque dans plusieurs coins du pays, dans les domaines des pistes, de l’hydraulique, de l’électricité, des équipements post-récoltes, des chaînes de valeurs. De quoi améliorer sensiblement les conditions de vie des bénéficiaires.
Pour le volet électrification rurale, le rapport annuel 2019 rappelle que l’objectif était, dans le cadre de la phase 1, d’électrifier 420 villages, dont 310 par raccordement au réseau Moyenne tension (MT)/Basse tension (BT), 102 par la construction de centrales solaires (pour une puissance totale prévue de 2,85 mégawatt) et 8 par installation de 460 kits individuels et 78 lampadaires solaires.
144 villages déjà alimentés en électricité
L’alimentation électrique de plusieurs infrastructures socio-économiques (infrastructures scolaires et sanitaires, ouvrages hydrauliques, établissements religieux…) était également prévue.
Le raccordement au réseau MT/BT est en cours dans 221 villages. Les travaux sont finalisés dans 161 villages (73%) et les lignes sont mises en service dans plus de 144 villages pour une population de plus de 123.200 personnes.
Pour l’électrification par voie solaire, les travaux de construction de centrales solaires sont en cours dans 73 villages, 50 centrales photovoltaïques (49%) sont déjà finalisées, dont 41 mises en service pour une population totale de 31.300 personnes. L’installation du réseau basse tension dans les villages à électrifier par voie solaire a démarré dans 95 villages, dont 88 (86%) terminés.
Les effets attendus de ce volet sont “l’amélioration des conditions d’éducation scolaire des enfants dans les foyers grâce à l’éclairage le soir et de la qualité de vie”, “la réalisation d’économies monétaires (réduction des dépenses liées à l’énergie)”. Ce volet devrait aussi favoriser “la prolongation de certaines activités économiques au-delà des heures d’éclairage naturel ; l’Accès aux TIC (rechargement téléphones, télévision, internet…)”.
Il est également attendu de sa mise en œuvre, “l’amélioration du fonctionnement des structures de santé et une meilleure conservation des médicaments”, ainsi que “l’amélioration des revenus par l’existence de nouvelles opportunités économiques locales et l’amélioration de la sécurité”.
Pour “une gestion efficace et une garantie de la pérennité des centrales construites”, le PUDC a opté “pour une télégestion avec un automatisme du poste standard”. C’est un dispositif qui permet d’assurer “la gestion technique à distance, de déceler en temps réel toute anomalie et d’effectuer les réparations requises”.
Virage à 180°
Grâce au PUDC donc, l’électrification de localités implantées au cœur des campagnes sénégalaises devient de plus en plus une réalité, comme à Sébou où “la vie devient meilleure”, selon le conseiller municipal Mamadou Oumar Diallo. “On se sent aujourd’hui Sénégalais. L’homme vit d’espoir. Et c’est maintenant que nous avons l’électricité (….)”, ajoute-t-il.
Emigré en France, Mody Boly profite encore de ses vacances à Sébou. Ce fils du chef du village parle d’un “virage à 180°”. “L’électricité a changé notre vie à 80%. Je peux même parler d’un virage à 180°. Senghor est passé dans le village. Il a même un homonyme ici (….) Macky Sall est venu ici (…)”, témoigne-t-il.
L’électrification change les conditions de vie. Le forage du village fonctionne à l’électricité. Les femmes qui faisaient 11 km pour piler le mil et obtenir la farine pour le couscous du soir, le font dorénavant à 10 mn de chez elles. Un soudeur métallique s’est installé. Et des jeunes du village ont fait une formation en électricité.
“Il n’y avait pas d’espoir. On avait quoi ici ? L’espoir c’était l’émigration, il fallait émigrer pour vivre. Aujourd’hui, les jeunes savent qu’on peut apprendre ici et travailler ici (….). C’est avec l’électricité qu’il n’y a plus de problème d’eau. On a pu raccorder le forage à l’électricité. Les femmes se levaient à 5h du matin pour chercher de l’eau (….) elles rentraient à midi pour faire la cuisine. Or, l’eau est source de vie. Les femmes faisaient 11 km pour piler le mil ; ici on mange le couscous le soir. Tout ça, c’est fini, on a tourné cette page”, soutient Mody Boly.
“On était Sénégalais juste par notre carte d’identité et on allait voter (….). Je disais que Senghor est passé ici (….) Macky Sall est venu ici lors de sa tournée en 2011. Il a fait les 100 villages du Boundou. Il nous avait promis de meilleures de conditions de vie si on votait pour lui. Ce n’était pas seulement un discours. La réalité est là aujourd’hui. Nous sommes un exemple. On peut citer le village en parlant d’émergence, en une année, les choses ont changé grâce à l’électricité. On se sent même plus Sénégalais que celui qui est à Dakar”, ajoute-t-il.
Il plaide pour l’affectation d’enseignants au collège de Sébou, construit pour un coût de 70 millions de francs Cfa par les émigrés.
L’électricité, une source de bienfaits à Sébou
Khady Diallo ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits de l’électrification de Sébou.
“Les bienfaits de l’électricité sont nombreux. Nous nous rendions jusqu’à Kidira ou Ballou pour avoir de la farine de mil. Aujourd’hui, on le fait ici parce qu’il y a un moulin qui fonctionne à l’électricité. Nous avons nos frigos. On peut conserver nos aliments. Nous n’allons plus acheter la glace ailleurs. On peut en fabriquer ici, faire de la crème glace. On peut faire du jus pour nos enfants alors qu’auparavant, cela nous venait d’ailleurs. Et on ne savait pas les conditions de préparation, avec tous les risques. Maintenant, nous le faisons nous-mêmes grâce à l’électricité. Nous avons la télévision dans les maisons. Les enfants ne sortent plus pour regarder la télé à l’extérieur. Nous sommes en période de pandémie et on nous oblige de rester dans les maisons”, dit-elle.
L’accès à l’électricité suscite l’espoir d’une vie meilleure sur ces terres du Boundou.
Il en est aussi ainsi à Dialiguel, village de la commune de Bélé, dans le département de Bakel. Ici également, le PUDC a permis aux habitants d’accéder au courant, à travers les réseaux Moyenne tension (MT) et Basse tension (BT), pour un coût de plus de 47 millions de francs Cfa. La mise en service a eu lieu le 28 août 2019 et le raccordement a été fait 20 jours avant le ramadan 2020.
Bénéfice de 900 000 francs avec la vente de glace
Ceux qui s’approvisionnaient en glace à Kidira, à des dizaines de km, ou ailleurs, ont passé “le meilleur ramadan” depuis des années en cette période de forte canicule. Et “l’arrivée” de l’électricité a donné des idées entrepreunariales à la famille Sy. Elle dispose aujourd’hui de sept frigos et s’est lancée dans la vente de glace.
“Avant, c’était difficile. Pour acheter de la glace, il fallait débourser entre 500 francs Cfa et 1000 francs Cfa. C’était encore plus difficile pendant le mois de ramadan avec la chaleur. Aujourd’hui, la situation a véritablement changé. Nous avons payé de l’électricité pour une valeur de 100 000 francs pour alimenter nos sept frigos. Nous fabriquons de la glace que nous vendons ici à Dialiguel et dans les villages alentours“, explique Fatou Barry.
Grâce à cette vente, l’entreprise familiale a pu faire un bénéfice de 900.000 francs CFa qu’elle a épargné pour d’autres investissements. La vente de poulets est également un créneau.
Situé à 123 kilomètres de Tambacounda, le village de Didé Gassama a lui aussi bénéficié d’une centrale solaire et d’un réseau de distribution basse tension d’une puissance de 30 KWC pour un coût total de 129 millions de francs Cfa. Voilà qui ouvre une ère nouvelle dans ce village religieux du département de Bakel, fondé en 1211 par Fodé Abdoulaye Gassama.
“Nous nous réjouissons beaucoup de l’électrification du village. Nous avions avant des panneaux solaires, depuis 1992, des groupes électrogènes. Les gens allaient à Goudiry pour acheter de la glace, c’est une longue distance. Avec l’électricité en permanence, il y a de bonnes perspectives. Aujourd’hui, par exemple, le forge fonctionne à l’électricité, nous avons des moulins à mil. Le travail des femmes est allégé. Vous avez les postes téléviseurs dans les domiciles. Chaque année, nous organisons ici une ziara au cours de laquelle nous recevons du monde. Avec l’électricité, nous allons encore améliorer l’organisation de cette manifestation religieuse. Nous remercions les autorités”, confie El Hadj Gassama, en l’absence du Khalife de Didé Gassama.
Une électricité porteuse de changements
Fatoumata Gassama ose même parler de “Didé émergent”. En poste depuis deux ans, l’Infirmière-chef de poste (ICP) voit également ses conditions de travail changer.
“L’électrification est une très bonne chose. Auparavant, nous avions un panneau solaire avec une puissante très limitée. Avec la centrale solaire, la situation va beaucoup changer. On peut mieux conserver certains médicaments, nos vaccins, consulter à tout moment, faire des accouchements la nuit. Il nous arrivait d’utiliser nos téléphones portables parfois en travaillant la nuit. Maintenant, travailler la nuit deviendra plus facile avec cet éclairage en permanence”, souligne Aissata Niang.
Du Boundou au Djolof en passant par le bassin arachidier, le Rip et le Baol, l’électricité a permis aux habitants de nombreux villages d’accéder à certaines commodités et les a ouverts sur le monde, tout en contribuant au renforcement de la sécurité et donnant des idées entrepreunariales, etc.
Grâce au PUDC, le village de Ngayène Sabakh qui a vu le jour en 1370 et qui est aujourd’hui un chef-lieu de commune, a été électrifié par un système de raccordement aux réseaux Moyenne tension (MT) et Baisse tension (BT) pour un coût de 50 932 000 francs Cfa.
Echographie au poste de santé de Ngayène Sabakh
A Ngayène Sabakh, une localité située à moins de 1, 5 km de la Gambie, l’électrification effective depuis 2019, permet désormais au boucher Malick Ndiaye de conserver plus facilement sa viande.
Ici, les habitants gardent encore en mémoire l’intoxication alimentaire dont certains ont été victimes après avoir consommé du poisson pourri. Pour Mbengué Gaye, la présidente du GIE FAVEC (Fédération des associations villageoises d’épargne et de crédit, “l’accès à l’électricité permet de conserver les aliments”.
“On a de la glace sur place alors qu’auparavant, on se rendait à Keur Ayib ou à Madina Sabakh pour acheter le sachet de glace à 450 et 500 francs Cfa. On peut conserver plus facilement maintenant la viande et le poisson. Nous transformons les produits locaux, nous faisons de l’enrichissement des aliments pour contribuer ainsi à la lutte contre la malnutrition“, confie-t-elle.
Avec l’électrification, le poste de santé peut réaliser des échographies alors qu’auparavant, les patients se rendaient à Nioro où ils pouvaient attendre un à deux jours.
“On n’avait d’énormes difficultés, surtout pendant l’hivernage. On n’avait un panneau solaire qui a une puissance limitée. Actuellement, on peut même pratiquer l’échographie alors qu’auparavant, les femmes se rendaient à Nioro où elles pouvaient attendre une à deux journée avant de faire l’échographie. Actuellement, on peut pratiquer cette échographie sur place”, confie l’Infirmier-chef de poste (ICP) Assane Sarr.
Il estime que c’est également une source de revenus pour le poste de santé. Des recettes s’élevant à 3 millions 400 mille francs Cfa ont été récoltées, depuis l’installation de l’appareil, relève un document.
“L’électricité nous procure beaucoup d’avantages. Elle a nous permis de sauver des vies. On peut faire les accouchements même la nuit. On peut conserver facilement nos médicaments”, dit l’ICP de Ngayène Sabakh.
L’électrification est comme “un ouf de soulagement”, la satisfaction d’une “vieille doléance”, selon le maire Goumbo Gaye, qui rappelle que le village de Ngayène a été créé il y a plus de 600 ans.
Hier foyer de départ, aujourd’hui terre d’accueil
“Le PUDC est un programme adapté. Pour qu’il y ait le développement à la base, il faut obligatoirement l’électricité. Cela a permis le retour d’une partie importante des populations qui étaient à Kaolack, à Dakar, en Gambie, parce que nous sommes sur une zone frontalière. Nous avons observé que les menuisiers métalliques sont de retour, les vendeurs de lait caillé sont de retour. Nous avons également observé que la conservation du poisson, de la viande marche bien. Les femmes disposent de moyens pour pouvoir transformer les produits locaux”, souligne l’élu local.
“On observait qu’au moment du ramadan, on vendait les sachets de glace à 450 francs, aujourd’hui, le sachet est vendu à 50 francs. Il y a 23 villages pour une population de 31.280 habitants. Maintenant, tous les villages convergent vers Ngayène pour la réparation du matériel agricole, la transformation de leurs produits”, déclare-t-il.
Vivant sur une zone frontalière, la population se sentait en un moment donné “plus à l’aise” en Gambie qu’au Sénégal, relève le maire.
“Les gens ne sentaient plus l’importance de régler leurs problèmes au Sénégal. La Gambie étant à moins d’un kilomètre, les populations se disaient qu’il fallait partir en Gambie. Il arrivait même que les parents d’élèves partent en Gambie pour les extraits de naissance de leurs enfants. Mais avec l’électrification et cette nouvelle politique de développement à la base, nous voyons que les populations sont de retour. Les populations viennent d’autres horizons pour s’installer à Ngayène. Les conducteurs de moulins à mil, des batteuses viennent de la Gambie s’installer ici. C’est de l’emploi créé”, salue Goumbo Gaye, qui annonce un programme de formation pour accompagner les femmes transformatrices et les menuisiers bois.
5000 francs par jour grâce à la vente de glace
Au village de Keur Alpha, dans la commune de Thiomby (Kaolack), l’heure est également aux transformations grâce à l’électrification par le raccordement aux réseaux Moyenne tension et Baisse tension, pour un coût de 10 276 000 francs Cfa. Avec ses 802 âmes, Keur Alpha existe depuis plus de 100 ans, selon son chef de village, Oumar Ndao. Avant l’électrification, Ramou Sarr n’exerçait aucune activité. Aujourd’hui, sa vente de glace lui rapporte jusqu’à 5.000 francs par jour.
“Il y a beaucoup de réfrigérateurs dans le village. Les conditions de vie s’améliorent. On peut conserver le poisson pendant une semaine. Grâce à la vente de glace, je peux gagner entre 2000 et 2500 francs CFa par jour. Le moulin à mil et les décortiqueuses fonctionnent à l’électricité alors qu’il fallait se rendre jusqu’à Gandiaye, ce qui était une perte de temps. Tout est fait maintenant sur place”, témoigne Mariama Ndao, 52 ans.
Avec l’électricité, Djiby Mbaye, enseignant à l’école primaire, accède plus facilement à l’information. “Nous avons accès à l’information par la télévision. Avant, il fallait faire 5 km pour recharger son téléphone portable. Je peux aujourd’hui accéder à l’Internet et faire des recherches pour documenter mes leçons. L’électricité permet aujourd’hui aux élèves de mieux apprendre à la maison”, dit-il.
Dans le Baol, les résultats du volet électrification du PUDC sont également tangibles à Sindiane 1 et Sindiane 2, villages de la commune de Dangalma, dans le département de Bambey. Plus de 19 millions de francs ont été investis pour le raccordement aux réseaux Moyenne tension et Basse tension.
A Sindiane 1, les populations saluent le raccordement à l’électricité et plaident pour l’extension de l’éclairage public, ce qui permettrait de renforcer la sécurité dans le village. Aujourd’hui, le forage du village fonctionne à l’électricité, alors qu’auparavant, il fallait 40 litres de gasoil par jour, selon Labba Thiam, un habitant de la localité.
La tournée du PUDC dans les localités électrifiées par son programme a pris fin dans le terroir du Djoloff. A Mbacké Djolof, village de la commune de Sagatta (Linguère), ce sont pas moins de 13 millions 342 mille francs Cfa qui ont été injectés dans l’électrification dont la mise en service au profit de 910 habitants, est intervenue en 2019.
L’espoir d’un mieux-vivre dans la zone sylvopastorale
“Nous sommes très contents. L’eau, le feu, l’herbe font partie des biens communs auxquels tout le monde a droit. Donc si, aujourd’hui, Mbacké Djolof, village de Mame Marame Mbacké bénéficie de l’électricité, ses habitants ne peuvent que dire merci au gouvernement. L’électrification procure beaucoup de bienfaits. Avant, il fallait recharger les téléphones portables ailleurs ; on pouvait même égarer son appareil. Il y a plus d’éclairage, ce qui contribue au renforcement de la sécurité. Les gens peuvent regarder la télévision. La glace est produite sur place alors qu’on l’achetait ailleurs”, témoigne l’Imam El Hadj Mor Diama Ndiaye.
Faty Balla Ndiaye, matrone de la case de santé, rappelle, elle, que “l’’électricité est à la base du développement”. “Aujourd’hui, les femmes peuvent produire de la glace et la vendre. Avec l’électricité, il est possible de faire fonctionner nos moulins à mil et nos décortiqueuses. Ça vient juste de démarrer, mais le meilleur est à venir. Il y a pleins d’opportunités”, souligne Mme Ndiaye, qui plaide pour la transformation de la case de santé en centre de santé, compte tenu de l’évolution démographique de la localité.
Dans le département de Linguère toujours, les villages de Kamara, Mbèyenne et Négué disposent chacun d’une centrale solaire capable d’alimenter les hameaux et villages voisins, pour les besoins domestiques et les activités génératrices de revenus. L’électrification permet aussi de renforcer la sécurité dans une zone sylvopastorale où le phénomène du vol de bétail hante le sommeil de plus d’un éleveur.
Pour la deuxième phase, le budget du PUDC est de 300 milliards avec le concours des Partenaires techniques et financiers comme la Banque islamique de développement (BID), la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds saoudien de développement (FSD).
Outre ses volets classiques (accès à l’eau, pistes de production, chaine de valeurs, électricité, matériel d’allégement des travaux des femmes), le programme s’est vu confier la construction de 300 postes de santé.
Maderpost / Aps