Membre du pool d’avocats de l’ancien président mauritanien Ould Abdel Aziz accusé de corruption, de blanchiment d’argent ou encore d’enrichissement illicite, durant les dix années où il était au pouvoir Maître Clédor Ly a demandé au tribunal de parler en français afin qu’il puisse défendre son client, mal lui en a pris.
MAURITANIE – « Me Clédor Ly est un avocat, à ce titre il n’est pas tenu de dire la vérité ni de respecter l’esprit des lois, il doit convaincre et peut utiliser toute la verve à sa disposition quitte à berner ceux qui l’écoutent », a dit à Maderpost un membre de la société civile, ajoutant : « Heureusement qu’il y a des juges pour dire le droit, cela n’est pas du ressort des avocats ».
« Maître Clédor Ly ne peut pas imposer à un Etat souverain de se servir d’une langue étrangère sous prétexte que son client l’a pris comme avocat ! » a encore dit la source, précisant que la justice « se doit d’accepter des documents ou entendre des témoins quelle que soit leur langue si cela peut éclairer les faits ».
« La justice d’un Etat n’est pas tenue de traduire les tirades d’un avocat étranger choisi par son client.
C’est à son client de trouver des interprètes ou de prendre des avocats compétents capables de parler la langue ou les langues nationales reconnues par un Etat. »
Selon toujours la source, le français ne faisant pas partie des langues nationales, l’avocat sénégalais « devrait dire à son client qu’il ne peut pas l’assister parce qu’il ne comprend pas la langue officielle. »
« Mais comme c’est un Sénégalais, il a le droit de parler wolof au tribunal, qui sera obligé de l’écouter et de le comprendre et pour ce faire tout lui traduire en wolof sinon à quoi sert une langue nationale reconnue par la Constitution ? », s’en est moqué la source qui a requis l’anonymat.
Maderpost