Le Sénégal est fracturé en deux parties qui se regardent en chiens de faïences oubliant qu’ils sont des humains, la plus belle des œuvres d’Allah créées à son image.
TRIBUNE – On se juge, on se condamne, on s’insulte et on se crêpe les chignons.
Des familles se déchirent, des amitiés éclatent et l’adversité politique devient de l’inimitié.
Les fissures commencent à s’écarteler et risquent de ne jamais se refermer. Le peuple, surtout celui du bas de l’échelle, ne s’en remettra pas quelle que soit l’issue de ce combat fratricide.
Celui d’en haut craint pour son avenir et celui de ses proches.
Comme dans tout combat, on règle de vieux ou de mauvais comptes, parfois des comptes inexistants.
Comme dans tout combat, il y a des agresseurs et des victimes d’un camp comme dans l’autre.
Les victimes ne pardonneront jamais car touchées dans leur chair.
Les agresseurs ne reconnaîtront jamais leur tort car se croyant dans leur droit.
Un droit dont les règles ne sont plus claires, valsant au gré du prince et de la dextérité des usagers.
Ceux qui ont décidé ne pas combattre sont traités de lâches, quant aux arbitres, ils sont taxés de partiaux au gré des intérêts des deux camps et selon les circonstances.
Face à tant de contradiction, les esprits qui se croient clairvoyants sont usés et lassés car voulant refaire le monde ou les mondes qui n’ont plus d’existence matérielle. D’autres esprits essaient d’en tirer profit sur fond de positionnement entre les camps.
Quand un pays marche sur la tête, les hommes qui l’habitent tombent inéluctablement dans le précipice la haine et de l’ignorance de l’autre.
Nous ne nous aimons pas assez, nous ne connaissons pas assez mais nous risquons de nous diriger tous ensemble dans le précipice que nous avons contribué à creuser.
On ne peut fuir son destin. Ou on le subit ou on l’oriente.
Nous avons toujours le choix.
Cheikh Ahmet Tidiane Sy Al Amine, coordonnateur du CUDIS
Maderpost