« Il serait plus opportun de Fixer un objectif réaliste de l’ordre de 50 à 60% de taux de couverture des besoins nationaux en riz », soutient Cheikh Tidiane Sy Al Amine qui pense que l’Etat pourra constituer un stock de sécurité en achetant la production locale et assurer ainsi une certaine régulation du marché.
TRIBUNE – Sans céder à l’émotion, Osons le dire. L’autosuffisance en riz n’est ni réaliste ni efficiente si on considère le coût à consentir par rapport aux résultats escomptés.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Le Sénégal importe annuellement près de 1,2 millions de tonnes de riz blanc ce qui correspond à environ 1,8 de tonnes de riz paddy en prenant un rendement au décorticage de 65%.
Pour avoir une telle production il faut emblaver une superficie de l’ordre de 230.000 hectares supplémentaires à consacrer exclusivement au riz si on considère les deux campagnes annuelles de contre saison. N’oublions pas que la Vallée du Sénégal compte 240.000 hectares de terres irrigables. Il faudra par conséquent mettre en valeur les superficies dans d’autres vallées comme l’Anambé.
Le coût d’aménagement des 230.000 hectares serait de l’ordre de 1000 milliards si on considère un minimum de 4 millions francs CFA pour aménager 1 ha.
Le coût de l’aménagement ne serait pas un problème si la rentabilité du riz était supérieure à celle des autres cultures pratiquées dans la Vallée.
Comparée à la tomate ou à l’oignon, il n’y a pas de facteurs incitatifs à la production de riz pris individuellement.
PROPOSITION
Il serait plus opportun de Fixer un objectif réaliste de l’ordre de 50 à 60% de taux de couverture des besoins nationaux en riz. L’Etat pourra constituer un stock de sécurité en achetant la production locale et assurer ainsi une certaine régulation du marché. C’est cela d’ailleurs la souveraineté alimentaire.
Pour assurer aux producteurs un revenu décent, il faut Définir un Agrosystème où le riz est combiné à d’autres cultures plus rentables dans un calendrier cultural économiquement viable sous forme de package technique.
Maderpost