Selon les travaux publiés par des chercheurs britanniques, les turbulences en avion risquent de se multiplier. En cause : le changement climatique. Il ne sera toutefois pas plus dangereux de prendre l’avion.
AVIATION – C’est un phénomène documenté depuis quelques années : les turbulences en avion sont de plus en plus fréquentes.
Ces phénomènes touchent les avions qui traversent une zone de cisaillement des vents, c’est-à-dire une zone ou des courants d’air ascendants et descendants et de vitesse différente se rencontrent. Ils déstabilisent les appareils et provoquent des secousses parfois impressionnantes et bien connues des voyageurs réguliers.
Ces turbulences, qui touchent plusieurs dizaines de milliers d’avions chaque année, sont classées en quatre catégories : légères, modérées, sévères et extrêmes.
Ce sont celles des deux dernières catégories qui s’avèrent les plus dangereuses et peuvent occasionner des blessures pour les passagers et les personnels de vol. Elles surviennent la plupart du temps, en “ciel clair”, c’est-à-dire de manière soudaine et sans indice visible, comme des nuages ou une tempête.
La faute aux températures
Ainsi, en mars 2019, une trentaine de personnes avaient dû être hospitalisées après avoir été sévèrement blessées lors d’un vol de la Turkish Airlines reliant Istanbul à New York.
Comme le détaille The Independent, la zone Atlantique est particulièrement sensible à ce genre de phénomène.
Les turbulences sont la principale cause de blessures dans les vols aux États-Unis, détaille la Federal Aviation Administration (FAA), le régulateur américain, et selon le National Transportation Safety Board, une agence indépendante responsable des enquêtes sur les accidents aériens aux États-Unis, dans 28% des cas rapportés entre 2009 et 2018, ces turbulences ont eu lieu en ciel clair et les équipages n’ont pas pu être avertis.
Des perturbations qui sont donc appelées à augmenter considérablement autour du globe d’ici à 2050-2080.
“Le changement climatique va affecter de nombreuses manières le secteur de l’aviation”, explique Paul Williams, professeur en sciences atmosphériques à l’Université de Reading au Royaume-Uni.
“Nous nous attendons à des perturbations de plus en plus nombreuses dans l’atmosphère. On pourrait ainsi voir les turbulences aériennes doubler, voire tripler dans les décennies à venir”, détaille-t-il.
En cause : les changements brutaux de températures, causés par le changement climatique, qui perturbent les courants d’air, modifient leur vitesse et la direction des vents.
Selon une étude publiée en 2017 dans la revue Advances in Atmospheric Sciences, le doublement des niveaux de CO2 dans le monde entraînerait une augmentation de 149 % de l’intensité moyenne du cisaillement du vent à 39.000 pieds, ce qui entraînera des vols bien plus perturbés pour les passagers des grandes lignes aériennes dont les avions circulent entre 30.000 et 40.000 pieds.
Le danger des tempêtes
Un phénomène qui devrait également entraîner des perturbations plus longues. “Typiquement, sur un vol transatlantique, on peut s’attendre actuellement à dix minutes de turbulences”, détaille Paul Williams.
“Je pense que dans quelques décennies, cela pourrait passer à 20 minutes ou à une demi-heure”. Mais le scientifique se veut rassurant : la hausse de ces phénomènes n’entraînera pas des vols moins sûrs.
“Les avions ne vont pas commencer à tomber du ciel, car ils sont construits selon des critères très élevés et peuvent résister aux pires turbulences”, détaille-t-il à CNN.
Les turbulences en ciel clair ne sont pas les seules à augmenter. Avec le changement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les tempêtes et les cyclones tropicaux, sont également appelés à se multiplier, provoquant ainsi des perturbations sur les vols, des retards, des changements d’itinéraires ou des annulations de vol.
Une tendance qui va peser lourd dans le budget des compagnies aériennes.
Selon Eurocontrol, une organisation internationale qui s’efforce d’assurer une gestion sûre et transparente du trafic aérien en Europe, le coût de ces tempêtes était estimé à près de 2,2 milliards d’euros en 2019 et causaient, en moyenne, un retard à l’atterrissage de 17 à 18 minutes.
Avec la hausse des tempêtes, les retards pourraient s’élever à 21 à 22 minutes par vol d’ici à 2050, augmentant ainsi la facture pour les acteurs du secteur.
Pourquoi les turbulences en avion seront de plus en plus violentes dans les années à venir
Selon les travaux publiés par des chercheurs britanniques, les turbulences en avion risquent de se multiplier. En cause : le changement climatique.
Il ne sera toutefois pas plus dangereux de prendre l’avion.
AVIATION – C’est un phénomène documenté depuis quelques années : les turbulences en avion sont de plus en plus fréquentes.
Ces phénomènes touchent les avions qui traversent une zone de cisaillement des vents, c’est-à-dire une zone ou des courants d’air ascendants et descendants et de vitesse différente se rencontrent. Ils déstabilisent les appareils et provoquent des secousses parfois impressionnantes et bien connues des voyageurs réguliers.
Ces turbulences, qui touchent plusieurs dizaines de milliers d’avions chaque année, sont classées en quatre catégories : légères, modérées, sévères et extrêmes.
Ce sont celles des deux dernières catégories qui s’avèrent les plus dangereuses et peuvent occasionner des blessures pour les passagers et les personnels de vol. Elles surviennent la plupart du temps, en “ciel clair”, c’est-à-dire de manière soudaine et sans indice visible, comme des nuages ou une tempête.
La faute aux températures
Ainsi, en mars 2019, une trentaine de personnes avaient dû être hospitalisées après avoir été sévèrement blessées lors d’un vol de la Turkish Airlines reliant Istanbul à New York.
Comme le détaille The Independent, la zone Atlantique est particulièrement sensible à ce genre de phénomène.
Les turbulences sont la principale cause de blessures dans les vols aux États-Unis, détaille la Federal Aviation Administration (FAA), le régulateur américain, et selon le National Transportation Safety Board, une agence indépendante responsable des enquêtes sur les accidents aériens aux États-Unis, dans 28% des cas rapportés entre 2009 et 2018, ces turbulences ont eu lieu en ciel clair et les équipages n’ont pas pu être avertis.
Des perturbations qui sont donc appelées à augmenter considérablement autour du globe d’ici à 2050-2080.
“Le changement climatique va affecter de nombreuses manières le secteur de l’aviation”, explique Paul Williams, professeur en sciences atmosphériques à l’Université de Reading au Royaume-Uni.
“Nous nous attendons à des perturbations de plus en plus nombreuses dans l’atmosphère. On pourrait ainsi voir les turbulences aériennes doubler, voire tripler dans les décennies à venir”, détaille-t-il.
En cause : les changements brutaux de températures, causés par le changement climatique, qui perturbent les courants d’air, modifient leur vitesse et la direction des vents.
Selon une étude publiée en 2017 dans la revue Advances in Atmospheric Sciences, le doublement des niveaux de CO2 dans le monde entraînerait une augmentation de 149 % de l’intensité moyenne du cisaillement du vent à 39.000 pieds, ce qui entraînera des vols bien plus perturbés pour les passagers des grandes lignes aériennes dont les avions circulent entre 30.000 et 40.000 pieds.
Le danger des tempêtes
Un phénomène qui devrait également entraîner des perturbations plus longues. “Typiquement, sur un vol transatlantique, on peut s’attendre actuellement à dix minutes de turbulences”, détaille Paul Williams.
“Je pense que dans quelques décennies, cela pourrait passer à 20 minutes ou à une demi-heure”. Mais le scientifique se veut rassurant : la hausse de ces phénomènes n’entraînera pas des vols moins sûrs.
“Les avions ne vont pas commencer à tomber du ciel, car ils sont construits selon des critères très élevés et peuvent résister aux pires turbulences”, détaille-t-il à CNN.
Les turbulences en ciel clair ne sont pas les seules à augmenter. Avec le changement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les tempêtes et les cyclones tropicaux, sont également appelés à se multiplier, provoquant ainsi des perturbations sur les vols, des retards, des changements d’itinéraires ou des annulations de vol.
Une tendance qui va peser lourd dans le budget des compagnies aériennes.
Selon Eurocontrol, une organisation internationale qui s’efforce d’assurer une gestion sûre et transparente du trafic aérien en Europe, le coût de ces tempêtes était estimé à près de 2,2 milliards d’euros en 2019 et causaient, en moyenne, un retard à l’atterrissage de 17 à 18 minutes.
Avec la hausse des tempêtes, les retards pourraient s’élever à 21 à 22 minutes par vol d’ici à 2050, augmentant ainsi la facture pour les acteurs du secteur.
Maderpost / Tf1info