L’affaire Postefinances connait de nouveaux rebondissements. S. Bâ, receveur à la retraite a reconnu avoir ordonné trois des 35 chèques incriminés. Face à la délégation judiciaire du juge d’instruction du 2ème cabinet, Mamadou Seck, il a fait d’autres révélations. L’Observateur fait le récit de son face-à-face avec les enquêteurs.
SCANDALE – L’instruction de l’affaire Postefinances, un détournement portant sur 1,7 milliard F CFA, se poursuit. Elle connait d’interminables rebondissements.
Le mis en cause, S. Bâ, reconnait avoir autorisé 3 comptes dont ceux de M.M. Diop, propriétaire des sociétés Sendis et Sogeneg. « Les chèques retrouvés dans la caisse de Kéba sont des chèques postiers, sous forme d’avance sur salaire, au moment où je prenais ma retraite ».
A la passation de service, ajoute-t-il, « le document officiel de coupure de gestion mentionnait un déficit de 42.200 F CFA. Les chèques qui figurent sur le document de passation sur le procès-verbal tournaient entre 8 et 10 millions F CFA. Je signale que tous les chèques supérieurs ou égaux à 3 millions F CFA, payables dans nos guichets doivent être revêtus du visa du chef de centre. Le décaissement se fait selon le respect des normes réglementaires (conformité de la signature, provision suffisante et disponible) ».
Lors de son interrogatoire, S. Bâ est revenu sur le système Mod (Mouvements, opérations et divers). Il a expliqué que c’est le Directeur général de Postefinances qui a l’a créé en remplacement de l’ancien système « postalia ».
Mod régularise, selon lui, toutes les erreurs de caisse du réseau postal et permet aussi de charger les salaires, les paiements des allocations de l’Ipres par un débit différé. Le Mod consiste, explique-t-il à débiter ou à créditer un compte hors-avoir centre (compte miroir). Autrement dit, un compte dont le solde n’a pas été pris en compte dans les avoirs du centre financier.
S. Bâ a nié partiellement les accusations portées à son encontre sur les 35 comptes crédités par moyens frauduleux. N’endossant que les 3 comptes, il admet par ailleurs avoir ordonné une avance d’un montant de 300 millions de F CFA au profit de M.M. Diop de la société Sendis.
Ceci sur demande de plusieurs autorités internes comme externes. Concernant les trois comptes (K. Diédhiou, A. Gaye et A. Souané) il note que ces opérations n’ont aucune connotation frauduleuse.
Sur le déficit financier d’un montant de 1,732 milliard de F CFA, en utilisant un compte d’attente interne pour créditer des comptes fournisseurs, le mis en cause dit n’avoir détourné aucune somme d’argent et a laissé entendre qu’il n’est pas un caissier.
Son profit utilisateur ne lui permettait pas, se défend-il, de faire des opérations de caisse encore moins sur compte, d’où aucune intention de dissimuler un quelconque déficit.
Maderpost / Mamadou Ba