Le Sénégal n’a pas atteint ses objectifs en matière de planification familiale pour l’année 2024, malgré une augmentation du taux de prévalence contraceptive, a indiqué la directrice de l’unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou, Marie Ba.
SANTE – ‘’Le Sénégal n’a pas atteint ses objectifs fixés en 2024. Les tendances du taux de prévalence contraceptive ont augmenté d’environ 9% passant à 18% entre les Enquêtes de santé (EDS) de 2010-2011 et de 2023. Bien qu’aucune région n’ait connu de baisse du taux de prévalence, la plus forte croissance a été observée à Kaffrine et à Saint Louis’’, a déclaré Marie Ba.
La directrice de l’unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou intervenait à l’ouverture de la 13 ère réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou qui se tient du 3 au 5 décembre à Dakar.
L’engagement des 9 Etats membres du Partenariat de Ouagadougou (Bénin, Burkina, Cote d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo), consiste à assurer l’accès aux services de planification familiale de qualité, une stratégie prioritaire pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).
‘’Pour le cas du Sénégal, il y a eu une période de flottement entre l’ancien plan d’actions national budgétisé et le nouveau [prévu] pour la période de 2024 à 2028. C’est le manque de suivi de ces plans d’actions nationaux budgétisés qui sont très ciblés, qui se basent sur les données pour prendre des décisions sur quelles régions se focaliser », a expliqué Mme Ba.
Elle a souligné aussi que ‘’le Sénégal a connu une forte croissance de taux de prévalence contraceptive de plus de 8,7% de points, principalement grâce aux implants. La croissance des injectables +1% point a été récompensée par une baisse de l’utilisation de la pilule ».
‘’Le Sénégal fait partie du groupe des pays qui ont eu à faire des investissements soutenus dans les contraceptifs au moins deux fois depuis 2021 et la valeur des dépenses a augmenté ou est restée constante. Parmi ce groupe de pays, il y a le Bénin, la Cote d’Ivoire, le Niger et le Togo’’, a signalé la directrice de l’unité de coordination du partenariat de Ouagadougou.
La cheffe de la division planification familiale au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, docteur Ndèye Awa Diagne, a expliqué le faible taux d’utilisatrices en planification familiale par plusieurs facteurs.
‘’La rétention des données sanitaires depuis le deuxième semestre 2022 à nos jours, la non implication des hommes dans la planification familiale, le déficit de communication sur la planification familiale à tous les niveaux et l’insuffisance dans l’offre de services adaptés aux adolescentes et jeunes’’ sont autant de facteurs qui justifient que le Sénégal n’a pas atteint ses objectifs, a listé Mme Diagne.
Maderpost / Aps