Le chef du bureau de surveillance épidémiologique des maladies animales, Dr Médoune Badiane, a plaidé, vendredi, pour une prise en charge correcte de la rage. RAGE – “Les chiens qui sont victimes de cette pathologie sont pour la plupart ceux des familles pauvres. Généralement, les autorités ne s’en rendent même pas compte. C’est pourquoi, je fais ce cri de cœur pour que cette maladie soit prise en charge correctement dans le pays”, a-t-il dit. Dr Badiane intervenait en marge de l’atelier de formation de deux à l’intention des journalistes et responsables de communication des ministères sur l’Approche One Health (une seule santé) au Service National de l’Education et de l’Information pour la santé (SNEIPS). Au total, 70 foyers de rage ont été détectés au Sénégal en 2020, a-t-il fait savoir, soulignant que la région de Saint-Louis est la plus touchée par cette maladie avec 27 foyers, suivie de celles de Kaffrine et de Kaolack. “La rage est le parent pauvre des zoonoses parce qu’on n’en parle pas suffisamment. On en parle juste pendant la journée mondiale de la rage c’est à dire le 28 septembre. Les médias n’en parlent pratiquement pas”, a déploré le chef du bureau de surveillance épidémiologique des maladies animales à la direction des services vétérinaires au ministère de l’Elevage. Selon lui, “ce qui est à craindre, c’est que les autres espèces animales développent la rage. Vous imaginez le risque qu’encourent ceux qui sont à côté d’un bœuf enragé ? Il ne reconnait personne et se met à buter sur tout ce qui bouge”. L’autre difficulté, a expliqué Dr Badiane, “est la prise en charge normale de la rage. Si un chien est malade, son isolement de 15 jours est à la solde de son propriétaire qui n’a pas souvent les moyens pour le faire correctement. Je pense que la solution doit venir d’en haut”. Revenant sur la prise en charge, il a signalé le manque de sérum au niveau des structures de santé des régions du pays. “Sur le volet de la santé animale, il y a une faible partie des chiens sont vaccinées contre cette maladie. Il s’agit de chiens de race qui sont la propriété de personnes aisées”, a-t-il ajouté. “Nous avons aussi besoin d’hémoglobines par exemple mais surtout de vaccins antirabiques. La plupart de ceux qui ont besoin de les utiliser l’achètent en pharmacie. Les prix sont très chers dans les structures de santé et les officines. C’est-à-dire si quelqu’un se fait mordre par une chienne enragée à Koumpentoum et doit venir à Dakar pour une prise en charge, cela va lui coûter cher”, a-t-il dit. Pour le vétérinaire, “la seule manière de vaincre la rage, c’est la mise en œuvre de l’approche One Health (une seule santé). Il faut que chacun mette la main à la patte’’. “Les collectivités locales, l’administration territoriale, les agents vétérinaires, les services de santé humaine, les spécialistes de la communication et la communauté, tout un chacun a un rôle à jouer. Il faut qu’on en parle suffisamment pour que les gens comprennent que c’est important”, a lancé le chef du bureau de surveillance épidémiologique des maladies animales. Maderpost / Aps]]>
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