Pauvres Sénégalais ! A quel droit se fier. Certainement pas au nôtre, écrit en un français que Corneille aurait du mal à dégoupiller, tant les Molière de Galsen, en ont fait un système juridique fondé sur une structure écrite et codifiée, opposé à tout point de vue au français, au point que Bonaparte tout comme Prof Serigne Diop y perdent leur latin. Tant, les labyrinthes tortueux de vérités à géométries variables, accouchent de compréhensions relatives, divagant au gré de la manipulation et ou de la puissance publique.
CHRONIQUE – El phénoméno Sonko l’apprend à ses dépens, et avec lui, bon nombre d’entre nous, convaincus que l’article 307 du Code de procédure pénale, édition 2022, semble assez clair, pour qu’on ne se trompe pas, à propos de la contumace.
« Les accusés non détenus, s’ils ne défèrent pas à la citation prévue à l’article 257 du présent code, sont jugés par contumace par la Chambre criminelle. S’ils se constituent ou s’ils viennent à être arrêtés avant les délais de prescription, l’arrêt de condamnation est anéanti de plein droit et il est procédé à nouveau dans les formes ordinaires à moins que le contumax déclare expressément, dans un délai de dix jours acquiescer à la condamnation ». Fin de citation.
Certes, je ne suis pas Molière, je n’ai pas sa tartuferie, non plus Corneille, pour me prendre au jeu de la compréhension de la structuration et codification de l’article 307 écrit en français.
Langue que je parle, certes, mais qui n’est pas la mienne, encore que je réfléchisse en français. Zeng est passé par là.
Revenons sur cette partie de l’article : « s’ils, je veux dire les contumax, se constituent, autrement dit s’ils se rendent de leur propre chef à la justice, ou alors s’ils viennent à être arrêtés, c’est-à-dire que la conjonction irréalisable dans le présent, mais potentielle, se réalise dans l’avenir, avant les délais de prescription, quel que soit le lieu et pour quelque motif que cela soit, l’arrêt de condamnation est anéanti de plein droit, à moins que le contumax n’acquiesce à sa peine. Et puis pourquoi juger Sonko par contumace quand on sait où il habite ?
Les choses nous semblent tellement évidentes, qu’elles nous scotchent non seulement sur le ressenti mais encore sur la pensée. Non du fait, que nous soyons l’avocaillon d’Oussou Sonko, avec qui nous n’avons pas gardé les vaches, mais parce que nous sommes viscéralement attachés à la République, aux valeurs qui nous fondent et font de nous ce que nous sommes ou ne sommes pas, à la justice debout sans crainte aucune, impartiale accessible à tous.
La leçon nous vient d’ailleurs de Juan Bond 007, qui a bien ri de notre justice, flirté avec nos frontières terrestres sous la barbe de barbouses baladées, dans ce qui relève pourtant du domaine de notre intelligence domestique.
Cela en dit long sur l’approche sociologique de notre service secret, dans la mesure où le pouvoir sourit en définitive à Me Branco, en dépit des charges lourdes retenues contre lui.
Avons-nous fait tout ça pour que le rapport de force international montre qui détient un pouvoir et qui n’en a aucun ?
Fort heureusement, les relations séculaires entre la Mauritanie et le Sénégal nous ont sauvé la face, confirmant la solidité de l’axe Nouakchott-Dakar, la vitalité d’une diplomatie effective entre pays au destin pétrolier commun.
Le secret est le pouvoir, il définit les choix politiques et économiques, davantage ceux restreints des pays dominés, dont certains se rebiffent, dans la sous-région, au profit de la chimérique Moscou.
Mais, revenons à nos alinéas juridiques incompréhensibles. Il y a quelque chose qui cloche et choque, nous rapetisse et nous rende niais aux yeux d’autres, qui ne nous ont jamais regardés comme ils le font aujourd’hui. De haut, avec dédain !
Petits, nous sommes devenus.
Jummah Mubarack et bon week-end
Charles FAYE