Du côté de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers, on liste carrément plus de 16000 accidents de la route pour plus de 600 décès. Difficile donc de s’appuyer sur un chiffre fiable mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut stopper le massacre ! Ces statistiques sont tout simplement effarantes. Et pour le stopper, il faut comprendre le pourquoi et prendre le taureau par les cornes. TRIBUNE – Le Sénégal est le pays des paradoxes. Je voudrai bien comprendre un peu comment l’indiscipline que nous vivons au quotidien dans nos maisons, nos quartiers, nos villages et villes et autres bidonvilles, ne se retrouve pas dans la circulation routière ? Comme si les chauffeurs au Sénégal seraient des Chinois. Outre l’indiscipline, nous avons l’analphabétisme en français. Pour ma part, Il est inconcevable qu’un illettré en français puisse avoir le permis de conduire ; que je sache le code de la route, base de la conduite automobile, est rédigée en français au Sénégal. Arrêtons de faire dans l’émotionnel, les illettrés n’ont qu’à aller grossir les rangs des agriculteurs (pour qui, du reste j’ai beaucoup de respect), cela nous permettra d’atteindre l’autosuffisance alimentaire au moins. Est-ce que quelqu’un peut dire, s’il a déjà vu un bus de transport de touristes se faire contrôler par les forces de l’ordre ou faire un accident de la circulation ? Les camions de transport d’hydrocarbure également sont dans ce cadre. Dès lors, il est légitime que nous nous posons la question de savoir pourquoi. La raison est très simple, ces employeurs ont compris qu’il faut faire de la FORMATION de leurs conducteurs automobile. Nous sommes un pays où l’indiscipline règne en maitre, et pourtant, certains «Sénégalais indisciplinés» deviennent des militaires, gendarmes, médecins, infirmiers, sages-femmes, professeurs magistrats bref des fonctionnaires qui font leur boulot avec rigueur et avec l’éthique et la déontologie qui sied La responsabilité de l’état dans ce fléau est justement de former les personnes qui doivent conduire les citoyens. Pour cela il faut au paravent faire la différence entre un chauffeur et un conducteur professionnel. Le premier, c’est quelqu’un comme vous et moi qui sommes titulaires d’un permis pour conduire une voiture à des fins privées et personnelles, alors que, pour le deuxième, la conduite automobile est son gagne-pain, et à ce titre il doit être bien formaté et préparé à ses futures responsabilités L’Etat forme pendant au moins huit années un médecin, dans le but d’essayer de sauver des vies et ne fait rien pour celui qui peut en une minute et en même temps tuer des dizaines d’individus Aussi, il est plus que temps que l’Etat mette de l’ordre dans la circulation routière sinon les statistiques des sapeurs-pompiers vont doubler voire tripler. Je n’ai pas la prétention d’avoir la solution, en revanche, je sais seulement que la formation des chauffeurs et conducteurs est devenue plus que nécessaire. Pour cela, il faut :
- d’abord, arrêter les candidatures libres au permis, exiger que tous les futurs candidats soient présentés par les autos écoles légales et respectant le cahier de charge de la formation imposée par le ministère des transports terrestres
- Ensuite, ériger dans chaque capitale départementale un centre de formation professionnel pour la conduite automobile (CFPCA). Ces centres comme les autres, devront recevoir un nombre de chauffeurs ayant réussi au concours d’entrée dans ces établissements.
- Enfin, instaurer un examen d’entrée au CFPCA. Pour concourir les chauffeurs désireux de devenir conducteur professionnel devront déposer un dossier de candidature composé de :
- Demande manuscrite adressée au directeur des transports
- Copie légalisée du permis de conduite de deux ans
- Copie de la CNI
- Copie du certificat de fin d’études élémentaires minimum (CFEE)
- Certificat de nationalité sénégalaise
- Certificat de visite et de contre visite médicales (filtre pour les alcooliques et les toxicomanes)