Ça ne va plus du tout entre Paris, Bamako et Ouagadougou qui ont décidé chacune de hausser le ton en réplique aux décisions prises de manière unilatérale par l’ancienne colonie, notamment dans le transport aérien et bien sûr la délivrance de visas.
FRANCEAFRIQUE – Suite à la décision d’Air France de suspendre la desserte de Ouagadougou du 7 au 11 août inclus, l’Agence nationale de l’aviation civile du Burkina Faso a réagi par lettre indiquant au Délégué de la compagnie aérienne française pour le Burkina Faso que la reprise des activités de ladite compagnie « nécessitera l’approbation préalable d’un nouveau programme de vols pour la suite de la saison été 2023 ».
« Je vous exhorte vivement à réexaminer vos procédures internes en matière de gestion des situations de perturbation et à mettre en place des protocoles de communication clairs en cas de suspension de vols », écrit le Dr Thomas Hyacinthe Compaoré.
Le patron de l’Agence nationale de l’aviation civile du Burkina Faso de rappeler de plus que le rôle de l’autorité de ladite aviation civile est de « garantir la sécurité, la régularité et la qualité des services aériens pour le bien-être des passager et la stabilité du secteur aérien dans son ensemble ».
« Nous tenons à rappeler l’importance d’une communication transparente et proactive en cas de perturbations majeures », a-t-il encore dit non sans exprimer ses « préoccupation quant à la suspension soudaine et sans préavis » des vols constituant « un manquement grave aux articles 14 et 16 de l’Accord bilatéral signé le 29 mai 1962 à Paris », entre les deux Etats.
Le pendant malien, l’Agence de l’aviation civile a écrit une note du même cru au Délégué d’Air France pour le Mali. « Je vous informe que ce manquement entraine l’annulation de votre autorisation d’exploitation de vols de votre programme « saison Eté 2023 approuvé lors du Comité d’attribution des créneaux horaires (COHOR). Et votre créneau pourrait être accordé à une autre compagnie qui le solliciterait ».
Le colonel Drissa Koné, patron de ladite agence ajoute : « A cet effet, je vous invite à me soumettre votre programme, à nouveau, avant la reprise de votre activité pour la desserte de Bamako, conformément aux dispositions de l’article 19 de l’Accord entre la République du Mali et la République française relatif au transport aérien, signé 5 août 1961 à Paris.
Comme pour la desserte de Ouagadougou, Air France a informé dans une correspondance du 7 août sa décision de suspendre la desserte de la capitale malienne jusqu’au 11 août en raison de la « géopolitique dans la région du Sahel et des contraintes de sécurité » de ses clients et équipages.
Bamako accuse Air France d’avoir « décidé d’annuler vos vols sans notification préalable aux autorités maliennes tout en provoquant un désagrément aux passagers ».
Les deux capitales africaines reviennent comme par hasard sur les accords signés aux premières heures de l’indépendance. Bamako et Ouaga auront-elles échangé à ce propos ? La tonalité et similitude des deux lettres le laissent croire.
Côté parisien, on a « le regret » d’informer « qu’en raison des circonstances et des tensions régionales actuelles, le Burkina Faso a é récemment classé en zone rouge par le ministère de l’Europ et des Affaires étrangères français.
« Cette décision a conduit à une réorganisation des services de l’ambassade de France à Ouagadougou, qui ne peut dès lors plus délivrer de visas jusqu’à nouvel ordre ».
Paris entreprend de « procéder au remboursement complet » des frais de visas « dans les plus brefs délais », non sans renseigner qu’il n’y a aucune démarche à entreprendre sinon d’attendre que le remboursement « soit traité et reflété » sur le compte des voyageurs.
Maderpost

