Le Sénégal serait-il en apnée par manque d’originalité sociale, économique et politique de jeunesse, qu’il ne noierait pas autrement ses enfants dans l’économie bleue, dévolue à la gastronomie étrangère, si ce n’est les envoyer, au nom d’un mensonge entretenu, faire la manche sur les trottoirs, en rareté de charité et forte de toutes les perversités d’adultes aux vices pathologiques. Par Charles FAYE TRIBUNE – Mais, osons le dire, c’est tout seul, avec l’aide bien entendue de politiques et décisions centrales désastreuses, que nous avons mis notre descendance dans le pétrin, lui balisant l’absence de toute alternative, sinon celle de trouver les termes de référence d’une mort, par procuration et par anticipation, dans le grand bleu si ce n’est dans le désert du Sahara. Si la vérité rougit les yeux, elle ne les crève pas, alors commençons par nous les dire et engageons la grande réflexion, pour assurer à nos enfants un avenir meilleur, dans ce monde en pleine déperdition et quête effrénée de normalisation de prohibition et travers de semblables, pointilleux sur le droit à la différence et le même droit à l’indifférence. Un monde complexe qui se reploie en Sodome, avec son ramassis de Gomorrhe et contre-valeurs distillées à fortes doses d’arc en ciel, pour le seul profit de l’industrie unisexe. Le pataquès innommable auquel est convié le monde, tambourine les oreilles et bourine les yeux des jeunes, abonnés à la désespérance et nous, nous ne faisons rien pour les aider. Pire, c’est dans une indifférence totale, que nous discourons sur le nouveau gouvernement. Alors que plus de 400 Sénégalais, parmi lesquels des bébés, des femmes, des enfants, sont morts en mer. Leur tort n’est pas d’avoir fait le choix de prendre les pirogues du désespoir, mais d’être tout simplement nés. Au Sénégal pour ne pas dire, en Afrique pour ainsi dire, le continent au riche sous-sol et cours d’eau intarissable. Je ne sais pas si je dois continuer laisser couler la bave, noyer ma féconde, et embarrasser l’ouïe, tant il est vrai que le dégoût de mes propres contre-vérités me montent à la gorge. Coupable au même titre, par lâcheté coopérative et silencieuse. Nos enfants n’ont pas demandé à naître. Voilà une vérité que nous savons, tous ! Une autre étant que 44% de la population a moins de 15 ans. Diable, où est le problème de l’Etat ! On me dira que seulement 400 mille adultes, voire moins, travaillent dans un cadre formel et paient donc des impôts au Sénégal, et encore ! Et que l’Etat, submergé par les urgences, ne peut faire face à la priorité, la seule qui vaille, la santé, l’éducation, la jeunesse, l’avenir du pays. Investir dans l’avenir. En voilà une idée qui ne peut prospérer chez nous. Le concept sonne creux et faux. Personne ne travaille pour demain. Nous travaillons pour jouir de nos aises et manger notre ceeb (riz). Nous sommes juste des alimentaires qui rappellent aux plus jeunes leur quotidien d’indigence et de vie sans gloire. Arrêtons le massacre. Prions et implorons le pardon de nos enfants. Jummah Mubarrack et bon week-end à tous ]]>
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