Ousmane Sonko, leader de Pastef-Les Patriotes, a appelé dimanche dans une vidéo largement suivie sur les réseaux sociaux les Sénégalais à « sortir massivement » les prochains jours, à la veille de l’adresse à la nation du président Macky Sall annoncée ce lundi 3 juillet 2023 en vue de sa candidature ou non à un 3e mandat à la présidentielle de 2024.
POLITIQUE – « Nous devons sortir pour affronter le régime de Macky Sall et dire que ce ne sera pas à lui de choisir les candidats qui devront s’affronter pour la prochaine élection présidentielle », a déclaré Ousmane Sonko, condamné il y a un mois à deux ans de prison et à copayer des dommages de 20 millions FCFA à son accusatrice, Adji Sarr, une jeune masseuse.
La condamnation de l’opposant dans une affaire de mœurs, qui le rend en l’état actuel inéligible, a engendré début des troubles graves faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty international et 30 selon l’opposition.
M. Sonko n’a cessé de crier au complot du pouvoir pour l’écarter de l’élection présidentielle de février 2024, ce que le pouvoir réfute. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, « séquestré », selon lui, depuis le 28 mai.
Selon l’opposant, la non candidature du Président Macky Sall ne devra pas traduire par ailleurs son élimination de la course présidentielle de février prochain et relancer contre lui l’appareil judiciaire. l’éliminer politiquement et relancer la machine judiciaire.
« Ce n’est pas acceptable », a-t-il dit, ajoutant en cas d’arrestation : « j’appelle tout le peuple sénégalais à se lever comme un seul homme et à sortir massivement et cette fois-ci à en finir avec ce régime criminel ».
Le peuple devrait en faire de même si le président se présente, selon le leader de Pastef. « Je crois qu’il incombe à tout le peuple sénégalais de se mettre debout, de lui faire face ». « Si on doit mener un combat, il faut qu’il soit définitif. J’en appelle à un sursaut national. Les jours et les semaines à venir seront cruciaux », a-t-il ajouté.
Elu en 2012 puis réélu en 2019, le président sortant a fait réviser la Constitution en 2016, lors d’un référendum avant lequel il avait soutenu et fait dire à ses proches qu’il en serait à son second et dernier mandat s’il était réélu en 2019. Un alinéa dans l’article 27 stipule que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».
Ce qui n’a pas empêché ses partisans de le présenter comme leur candidat en 2024, arguant que la révision a remis les compteurs à zéro.
Maderpost / Seneweb