Des pressions tous azimuts sur la junte au pouvoir au Niger, notamment de La France qui suspend ses aides, l’Union africaine fixe un ultimatum de 15 jours aux putschistes, Mahamat Ddeby attendu dimanche au sommet de la CEDEAO sur la situation du Niger.
NIGER – La pression s’accroît sur les putschistes au Niger qui détiennent le président élu Mohamed Bazoum: après l’UE, la France a décidé samedi de suspendre ses aides et l’Union africaine (UA) leur a fixé un ultimatum de 15 jours pour rétablir l’ordre constitutionnel.
En outre, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à laquelle appartient le Niger, se réunit dimanche en « sommet spécial » à Abuja pour évaluer la situation, avec de probables sanctions à la clé.
La France qui a demandé « le retour sans délai à l’ordre constitutionnel nigérien, autour du président Bazoum, élu par les Nigériens », a annoncé la suspension de « toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire ».
De son côté, l’Union africaine (UA) a fixé un ultimatum de quinze jours aux militaires pour rétablir « l’autorité constitutionnelle », a annoncé son Conseil de paix et de sécurité après une réunion vendredi.
L’Union européenne (UE) avait déclaré auparavant qu’elle « ne reconnaît pas » non plus les « autorités » issues du putsch et annoncé la suspension de « toutes ses actions de coopération dans le domaine sécuritaire ». Environ 1.500 soldats français sont présents au Niger
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré M. Bazoum de « l’indéfectible soutien » de Washington. Et l’ambassade des Etats-Unis à Niamey a fait savoir que « les putschistes mettent en péril notre profond partenariat en matière de développement et de sécurité ». Environ 1.100 soldats américains sont présents au Niger.
Le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle du Niger à l’origine de la chute du président élu, s’est présenté vendredi comme le nouvel homme fort du pays, avant que l’entourage politique de M. Bazoum – qui a connu sa quatrième journée de séquestration mais « va très bien », selon un de ses proches -, ne dénonce « un coup d’Etat pour convenance personnelle ».
Un proche de M. Bazoum a confié à l’AFP que le « remplacement » d’Abdourahamane Tiani et « une refonte en profondeur de la garde présidentielle devaient être décidés dès ce jeudi (27 juillet) en conseil des ministres ».
Le putsch a été vivement condamné par les partenaires occidentaux du Niger, plusieurs pays africains et l’ONU, qui ont demandé la libération de M. Bazoum.
Sur le plan national, le ministre de l’Energie Ibrahim Yacouba, invite la Cédéao et l’UA à lutter pour « la libération sans délai » de Bazoum et la reprise de ses fonctions.
D’autre part, l’association de médias nigériens « s’inquiète surtout des velléités d’atteintes à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes ».
Au palais dd NDjaména, les lignes commencent à bouger. Le Président Mahamat Deby Kaka attendu au sommet extraordinaire de la CEDEAO.
Le président de transition Mahamat Idriss Deby a reçu ce 29 juillet 2023 un envoyé spécial du président du Nigeria, président en exercice de la CEDEAO, Bola Ahmed Tinubu. Le dirigeant tchadien est convié à un sommet extraordinaire de la CEDEAO prévu le 30 juillet 2023.
L’émissaire nigérian Ali Chérif a indiqué que la présence du dirigeant du Tchad, en tant que voisin du Niger, est sollicitée, bien que n’étant pas membre de la CEDEAO. Mahamat Deby a donné son accord pour participer au sommet, rapporte la Télévision nationale.
À ce jour, le Tchad n’a pas réagi officiellement aux derniers évènements survenus au Niger.
Maderpost / Confidentiel Afrique