Il y a un an, Marianne Siva Diop et El Hadj Sam Mbaye alias « Ndiol », respectivement journaliste et photographe-reporter, quittaient le Groupe Futurs Médias pour un autre monde que l’on espère riche en lumière et félicité divines. Ainsi soit-il !
SOUVENIR – Les cris fusaient dans le deuxième bâtiment de TFM, côté route principale des Almadies, troublant la quiétude habituelle des lieux, en cette matinée du mercredi 27 février 2019, à peine entamée. A quelques pas de la rédaction d’IGFM subitement désertée, des visages baignant de larmes, bredouillaient, cafouillaient, psalmodiaient. « Ndiol mo … » Dur à encaisser. Même si, on le savait malade. Très malade. Luttant contre une terrible douleur, déclarée peu après le retour de la CAN 2018, son dernier grand reportage, le chef-d’oeuvre de sa carrière.
Les mots sortaient péniblement. Difficile de les trouver. La convocation de l’Eternel en ces circonstances rend les choses plus faciles à faire : exprimer les formules d’usage en ce grand moment de peine que rendaient des mines défaites. « Ndiol », le « beau » nous avait quitté. Ce ne fut pas facile. La poitrine lancinant de pointes, les mots venaient, calmant par-ci et là les camarades et ces femmes, ses amies, atterrées.
Le temps de revenir le bureau, plonger dans la solitude de la pensée et vivre en intimité l’étreinte de l’émotion, ne fut pas long ni sourd. Un cri strident, d’autres déchirants montaient en amplitude. Etouffant. Certainement, la mauvaise nouvelle qui se propageait dans d’autres, apprise par les autres amis.
La porte du bureau s’ouvrit violemment. Mame Fama Guèye, méconnaissable, sciée en deux, haletante, glaça le coeur. « Marianne Siva… ». Le silence fut incrédule. Le cerveau incapable de piger et piper mot. Mame Fama délire ! Lui trouver un peu d’eau, le premier réflexe.
Mais le redoublement du vacarme, les chutes audibles des femmes tombant dans les couloirs et bureaux suffisaient à comprendre sa déliquescence. Mame Fama venait d’apprendre, en moins de deux minutes, la disparition quasi-simultanée de Ndiol et Marianne Siva Diop à l’hôpital.
Effondrée, la rédaction d’IGFM se cherche. L’air y est irrespirable. Dans la cour, Bouba Ndour craque. Les mots manquent. Ndiol, le grognard mais ô combien serviable et Marianne, la Marianne de tout le monde, qui savaient se prendre la tête tous deux, leur façon certainement de s’aimer, partis la même matinée, sans intervalle. Il suffisait de voir les têtes pour savoir que le coeur ne serait pas au travail à TFM en ce mercredi 27 février.
Cette journée du mercredi 27 février 2019 et les jours qui suivirent furent pénibles, comme l’est ce souvenir. Pour Ndiol et pour Marianne Siva, pour leur sens aigu des responsabilité et de leur travail, pour avoir eu la chance de les avoir connus, dirigés et coachés. Puisse L’Eternel vous ouvrir ses portes afin que vous resplendissiez de lumière et joie dans le plus haut de ses paradis.
Charles FAYE

