La pratique est en vogue et elle fait fureur à Ziguinchor. Des femmes et des jeunes filles s’y donnent à cœur joie. «Moussou-La-Boro». Telle est la nouvelle drogue de ces femmes et jeunes filles dans la capitale sud qui utilisent ce produit «charmant et parfumé» concocté dans leur partie intime pour se procurer du plaisir sexuel. La Badiéne Ngokh de Ziguinchor Mme Fatou Cissé a fait face à la presse ce week-end pour alerter sur les dangers et les conséquences incommensurables de ce produit qui provoque le cancer de l’utérus chez la gente féminine et qui a fini de provoquer beaucoup de divorces à Ziguinchor.
SEXE – «Moussou-La-Boro» est un mot langue manding. Il veut dire : «Médicament fantastique des femmes». Cette drogue est vendue aujourd’hui à Ziguinchor comme du petit pain.
Des femmes mariées ou pas et des jeunes filles principalement, s’y sont accrochées follement. «Moussou-La-Boro est la nouvelle drogue des femmes mariées ou pas et des jeunes filles à Ziguinchor. Vendu seulement à 100 et parfois entre 300 et 400 FCFA s’il est en manque, «Moussou-La-Boro » est un produit que ces femmes et jeunes filles utilisent maintenant dans leurs parties intimes pour se procurer du plaisir», a détaillé d’entrée, devant la presse, la Badiene Ngokh de Ziguinchor, Mme Fatou Cissé.
Le pire, «ce produit qui fait fureur et tabac à Ziguinchor et qui commence à gagner tous les autres coins du pays, est très dangereux. Nuisible à la santé des femmes, il est en train de causer de nombreux cas de cancer de l’utérus. Fabriqué à base de yamba, de xéémé et de tabac, «Moussou-La-Boro» est aussi en train de causer de nombreux divorces à Ziguinchor parce que ces femmes qui l’utilisent n’ont plus le temps de leurs maris parce qu’elles n’entretiennent plus des relations intimes avec ces derniers. C’est pourquoi, nous interpellons les autorités administratives et sanitaires de la région pour attirer leur attention sur les dangers que les femmes et les jeunes filles courent aujourd’hui dans notre région. L’heure est très grave chez ces femmes et jeunes filles qui sont devenues des accros de «Moussou-La-Boro».
Des rencontres de sensibilisation ont été organisées mais, force est de reconnaître que le phénomène gagne de plus en plus du terrain dans la région. “Aux autorités judiciaires, nous les invitons solennellement à traquer jusque dans leurs derniers retranchements les commerçantes de cette drogue et de leurs appliquer la peine qu’elles méritent», a ajouté Mme Fatou Cissé.
Mme F. S. défend son produit : «Moussou-La-Boro» est une légende
Vendeuse attitrée de «Moussou-La-Boro», Mme F. S est établi dans un quartier périphérique dans la commune de Ziguinchor. Interpellée, elle défend avec aisance son produit. «Ce produit est pour nous une légende et il contient un précieux secret qui se transmet souvent dans le silence de la nuit, une pratique à laquelle les femmes et les jeunes s’essayent lorsqu’elles se retrouvent en compagnie de leur mari ou leur petit ami qu’elles s’apprêtent à s’honorer», explique notre interlocutrice.
«Mais force est de reconnaitre qu’aujourd’hui les femmes et les jeunes filles l’utilisent toutes seules, la nuit très souvent, et elles y trouvent un grand plaisir sexuel. D’ailleurs contrairement à ce que certaines personnes disent, «Moussou-La-Boro » n’a aucun effet dangereux sur le sexe des femmes. Au contraire, il rend le vagin doux, moelleux et appétissant», a-t-elle ajouté.
A la question de savoir est-ce que vous y trouvez votre compte dans le commerce de «Moussou-La-Boro ? «C’est un commerce florissant. Je gagne tous les jours entre 8.000 et 9.000 FCFA. Pour vous dire, des femmes de personnalités surtout celles dont les époux sont souvent en voyage ou absents de leurs foyers, viennent nous voir pour acheter discrètement «Moussou-La-Boro» pour se faire plaisir. Elles sont des dames qui payent le centuple du prix que je leur propose», a révélé la dame commerçante du haut de 45 ans.
Avis des hommes experts: «Moussou-La-Boro» nous envoie très vite au septième ciel»
«Pour ma part, «Moussou-La-Boro» est une bonne dose. C’est moi-même qui ai conseillé à ma dame de l’utiliser. C’est un vrai artificier. Seulement, je dois vous avouer qu’il m’envoie très vite au ciel. Depuis quelques mois, je ne sors plus de chez moi. Ma femme a fini de me ferrer au pied de mon lit. «Moussou-La-Boro» qui est un cocktail explosif, m’empêche d’aller voir une autre femme», explique B.D.D qui haut de ses 41 ans.
Pour son compagnon d’infortune M.B qui partage son avis, «ce produit n’est pas en vérité dangereux. Je l’ai toujours conseillé à ma femme. Des femmes naïves viennent souvent lui dire de ne pas goutter mais, je lui ai toujours dis de ne plus les recevoir dans notre concession familiale. Ma femme, depuis qu’elle a commencé «Moussou-La-Boro » n’a jamais été exposée à une quelconque maladie infectieuse au vue du cocktail qu’on retrouve dans la fabrication de ce produit aussi prisé aujourd’hui à Ziguinchor par les femmes et les jeunes filles. Pour moi, la vie d’un couple se pimente de cette façon et pas autrement. Avec «Moussou-La-Boro», ma femme et moi montons plus haut et dépassons même le septième ciel» se défend à son tour M.B.
La femme ND. G. et la fille B. F savourent leurs délires avec «Moussou-La-Boro»
Âgée de 43 ans, divorcée et mère de deux enfants, «je n’ai pas honte de le dire. «Moussou-La-Boro régularise et pimente ma vie. Si je ne le trouve pas, je suis même obligé d’aller nuitamment taper la porte ou la fenêtre d’une amie pour en trouver. Ce produit me satisfait terriblement et me met à l’abri de beaucoup de chose que je ne peux pas vous dire. Il y a même un homme marié de mon âge qui me fréquente et il l’adore beaucoup», explique ND. G. A la question de savoir est-ce que vous êtes allé voir un gynécologue pour savoir si votre produit n’a pas d’effet indésirable?
«Non. J’avoue très sincèrement que je ne suis pas allée voir un gynécologue. Des personnes avancent qu’il y a des risques de cancer de l’utérus mais moi je n’y crois pas. Depuis que j’utilise ce produit fantastique, rien ne m’est jamais arrivé. Au contraire, je me suis retrouvée avec un vagin plus doux, plus ouvert et plus moelleux et qui est adoré par mon homme», a répondu notre interlocutrice.
Pour la jeune fille B.F 26 ans, «Je suis une adepte de «Moussou-La-Boro» depuis plus de 4 mois. C’est une amie qui l’a fait gouter et depuis lors je ne peux plus m’en passer. Je l’utilise presque tous les soirs avant d’aller au lit et j’y gagne un plaisir énorme», explique B.F.
Se disant experte au lit, «sans cet artifice (Moussou-La-Boro), mon ami ne me donne plus satisfaction, c’est-à-dire ce plaisir sexuel que je veux et que je souhaite», a soutenu B.F.
Dr Valentin William gynécologue : « J’admets d’abord que des recherches et études ont été faites »
«J’admets d’abord qu’il y a eu des recherches et études qui ont été faites à Dakar allant dans ce sens par le Dr Cheikh Ahmadou Tidiane Diarra et son équipe composée de gynécologue et d’ontologue. Ils ont eu à relater des cas de cancer liés à ces utilisations. Nous nous basons sur des preuves scientifiques avant de dire quoi que soit. Ces pratiques ne datent pas aujourd’hui.
A Ziguinchor nous rencontrons des cas de cancer de l’utérus mais nous ne connaissons pas la molécule qui a été utilisé par ces femmes. Le Dr Diarra et son équipe ont même identifié ce facteur là avec un risque relatif assez élevé. Des tests statistiques sont utilisés et quand on fait la relation de cause à effet, nous trouvons forcément qu’il y a un link, un lien entre ces produits qu’utilisent les femmes et le risque de cancer de l’utérus ou du vagin. En somme, il a été prouvé un risque relatif, étroit entre l’utilisation de ces produits-là et la survenue de cancer notamment du vagin et du col de l’utérus», a éclairé l’homme de l’art.
Maderpost / Igfm