Les zones d’ombres sur le décès de l’ancien ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba s’épaississent ouvrant les portes à toutes les supputations ce d’autant que le second communiqué du parquet annonçant l’ouverture d’une enquête à la suite d’une autopsie conclut d’une « mort non naturelle » sans plus de précision.
POLITIQUE – « Pourquoi Moustapha Ba, qui devait prendre des cours à Londres, s’est-il soudainement retrouvé mort en France ? Selon une haute autorité judiciaire qui s’est confiée à L’Observateur, « même la date du décès (le 04 novembre 2024) reste à confirmer », renseigne L’Obs dans son édition de ce lundi, indiquant que le corps sans vie de l’ancien ministre des Finances et du Budget a été retrouvé à la morgue par son épouse, plusieurs jours après qu’il soit sorti de son hôtel.
Cette information renvoie à un film digne d’un thriller de série Z, sans queue ni tête rendu encore plus complexe avec ce qui suit.
« L’une des rares certitudes, c’est qu’il (Moustapha Ba) a été retrouvé à la morgue plusieurs jours après être sorti de son hôtel. Mais que s’est-il passé entre-temps ? Il a eu un malaise, certes. Où exactement et pourquoi ce malaise ? Qui l’a conduit à l’hôpital ? Était-il dans le coma, comme on le dit ? Toutes ces questions restent sans suspens et exigent des réponses, car Moustapha Ba n’était pas un homme ordinaire. Il n’y a rien de politique dans cette affaire », si l’on en croit la source anonyme du journal.
Questions : Qu’est-ce qui dit que Mamadou Moustapha Ba a fait un malaise ? Qui le sait pour le dire et comment l’a-t-il su. On peut continuer les interrogations ce d’autant que le communiqué du parquet parle de « plusieurs éléments » attestant que la « mort n’est pas naturelle ».
Comme l’indique dimanche 10 novembre Maderpost dans un article intitulé « La mort de Mamadou Moustapha Ba, un séisme politique ? », rien dans le communiqué du parquet ne mentionne la présence de traumatismes, de substances toxiques, d’indices de lutte ou de résistance ou encore de signes physiopathologiques anormaux.
Le communiqué ne donne rien à la presse pour qu’elle se mettre sur une piste.
Par contre, si Mamadou Moustapha Ba n’est pas allé à Londres comme il était inscrit dans son programme selon la source de L’Obs, qu’est-ce qui l’en a empêché ? A qui a-t-il dit qu’il n’y allait pas et pourquoi ? A-t-il été appelé en ce sens ? Par qui ? Où est son téléphone ?
A-t-il quitté Paris pour une destination intérieure, si oui, avec qui et pour voir qui ?
Était-il dans son assiette depuis la dénonciation du Premier ministre Ousmane Sonko selon lequel lui, Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Ba, tous anciens ministres des Finances et du Budget et l’ancien chef d’Etat Macky Sall ont manipulé les chiffres ? Etc.
On apprend également que c’est dans la deuxième quinzaine du mois d’octobre dernier que son épouse accompagnée d’un proche de la famille, se rend à l’hôtel où il logeait et découvre que seuls les bagages étaient sur les lieux sans aucune trace de Moustapha Ba.
A quelle date, s’est-elle rendue en France et à cet hôtel pour voir son époux qui avait l’habitude de donner régulièrement de ses nouvelles, surtout lorsqu’il était à l’étranger ? « C’est après plusieurs appels et sms restés sans réponse que l’épouse de l’ancien ministre a décidé de se rendre en France pour s’enquérir de la situation de son mari », précise L’Obs.
Quand-est ce qu’elle est allée à la morgue ? Combien de jours après son arrivée en France ? Quelle indication a orienté vers la morgue ?
A la lecture de ces éléments, il apparait évident que l’ancien ministre n’a jamais fait cas d’une hospitalisation ou alors qu’il n’était pas en mesure de le faire. Si cette dernière possibilité s’avère, qui l’a conduit alors à l’hôpital et quand ? Avait-il son passeport sur lui ? Difficile d’imaginer un ancien ministre circuler en Europe sans passeport. Difficile pour un Etat comme la France de ne pas identifier un passeport numérique.
S’il a été hospitalisé dans une structure de soin parisienne, qui l’y a amené ? Comment s’y est-il retrouvé ?
La structure de soins parisienne est en mesure de donner les informations, du moment qu’elle a été identifiée. Les résultats de l’enquête détermineront dans quel état il y est entré, si jamais il y est allé. Parce que si ce n’est pas le cas … il ne restera plus qu’à éplucher tous les journaux français, de Paris à Annemasse en passant par Lyon, Grenoble. Il ne faudra rien écarter !
Maderpost