Monsieur le président, le Sénégal n’est pas à vous tout seul, encore moins pour votre Premier ministre. Ce pays est une pastèque géante et chacun de nous, a sa tranche. Reste juste à savoir, comment partager le fruit et conserver le reste, une fois qu’on est servi.
TRIBUNE – Notre cher Sénégal, est un pays de partage, à la différence qu’il n’est pas sécable. Donc que l’on n’installe pas dans votre démarche de bâtisseur, l’esprit d’une philosophie boulimique, partisane, fatale, qui a déjà mis sous le boisseau, l’appel à candidature. Nous devrions dépasser par les temps qui courent, le partage du gâteau, juste pour « la famille », une partie restreinte de Sénégalais plutôt que la démarche inclusive.
Mais encore, intégrer, dans la conscience collective, les vertus de la méritocratie. Que l’on vous épargne la théorie complotiste, l’invite à la démolition de l’adversaire, le progrom d’une opposition riche, milliardaire de surcroît. Vous feriez fausse route, car viendra le temps d’une lucidité reconquise sur l’irreflexion d’hier, une prise de conscience, qui sera utile pour la suite de la co-construction.
Trois ans d’une âpre adversité, ont laissé de profonds stigmates physiques, psychologiques, en sus des morts. Aujourd’hui, votre mission, est d’abord, de rendre le sourire, la joie de vivre, davantage, l’espoir du redressement du pays pour vos concitoyens, ces éléments catalyseurs qui vous ont porté au pouvoir.
Le peuple dans son entièreté, vous suivra quand, les angoisses du quotidien et de l’emploi, ne seront plus une polypathologie, n’auront plus d’effets rédhibitoires dans la marche vers le progrès tant attendu. Nous sommes attentifs et partisans pour la reddition des comptes, mais avec de la hauteur, sans cruauté inutile.
Lorsque, cette mission sera effectuée dans la pondération et le calme, ce sera le signe d’une justice équitable, de l’apaisement, de la tranquillité pour ceux qui voyaient le spectre d’un long épisode de revanche. Il suffit de le vouloir et de vous ériger en procureur et le seul, sans les faucons, en tant que timonier préféré du peuple.
En effet, le ciel de notre cher pays, ne saurait s’assombrir en si peu de temps, si l’atmosphère n’est pas polluée par la politique, la confusion, la flagornerie et surtout l’empiettement du Premier ministre dans vos attributs. Voilà le danger qui nous guette, si d’aventure votre principal partenaire, devait porter à chaque instant dans son subconscient, qu’il vous a installé tout seul, au palais. Si tel est l’esprit, il appuiera rarement sur le frein, il y aura à coup sûr de l’excès de vitesse. Votre binôme ne sera plus dans les clous et prêtera difficilement, la bonne oreille pour de précieux conseils.
Si les paradigmes de management sont revus dans un climat serein et les effets pernicieux d’une présidence dyarchique évités, l’esprit d’intimidation enterré, pour se pencher sans relâche sur les solutions de la dépense quotidienne et de l’emploi, nous serons avec vous dans le combat comme dans l’hiver rude des grognards de Napoléon. Le peuple vous suivra, qu’importe le temps pour le salut du pays.
Elng, Mamelles le 05 mai 2024
Maderpost